En étendant leurs frontières civiques, les syndicats ont fait du même coup une percée au sein d’un tissu productif qu’ils avaient jusque-là peu réussi à investir : petites et moyennes entreprises, sous-traitance, intérim, travail au noir…
Si, à l’intérieur du segment choisi, notre récit revient sur les défaites aussi bien que sur les victoires, les hésitations rencontrées autant que les certitudes gagnées, les épreuves négatives et positives, c’est parce que ces grèves inédites ont soulevé en pratique, inévitablement, une série de contradictions. C’est parce que minimiser ces contradictions serait escamoter l’intelligence et la persévérance déployées pour tenter de les surmonter.
le chemin de la lutte collective apparaît alors plus rentable que celui de la patience solitaire. Conquérir ses papiers, plutôt que les recevoir en faveur, c’est aussi se former pour d’autres batailles.
décrire l’enchaînement d’interactions et de batailles, d’aboutissements et de remises en cause, de raisonnements et d’hésitations, qui a fait les grèves des travailleurs sans-papiers
les salariés sans papiers mettent ainsi en avant non plus leur marginalité mais au contraire leur intégration concrète au salariat, dans ses dimensions individuelle et collective.