Pierre Berger

« Dans les premiers jours d’avril 1945 les armées d’Eisenhower franchissent le Rhin…. Les soldats de Joukov laissent derrière eux la Pologne… Au hasard de leur avance, ils font tomber les forteresses du monde concentrationnaire. Mais les tragédies ne sont pas si simples. En reculant vers le centre de L’Europe, les SS, en fuite maintiennent un univers concentrationnaire.

Ainsi, entra, vers la fin d’avril, en Tchécoslovaquie, un troupeau de Bagnard, évacué de Floha en Saxe. Les Malheureux, tombaient, se relevaient, mouraient.

Les survivants du convoi atteignirent Terezine.

Le 3 mai 1945 les SS s’enfuirent tandis que les soldats russes et les partisans Tchèques entraient dans la forteresse. La Liberté mais pas encore la vie. Le typhus

Dans la nuit du 3 au 4 juin, l’étudiant Joseph Sauna était de service dans la baraque n01/ sur une des cartes, il lut : Robert Desnos, né en 1900, nationalité française. Or l’étudiant Tchèque savait qui était Desnos, le surréalisme.

Tout fut soudain inouï .Robert n’était plus seul mais mourant.



Joseph Stuna alla chercher son amie, l’infirmière Alena Tesarova qui comprenait le français et qui parla avec le poète.

Le 8 juin, à 5 heures du matin, il mourut ».









J’ai rêvé tellement fort de toi

J’ai tellement marché, tellement parlé

Tellement aimé ton ombre

Qu’il ne me reste plus rien de toi.

Il me reste d’être l’ombre parmi les ombres

D’être cent fois plus ombre que l’ombre

D’être l’ombre qui viendra et reviendra

Dans ta vie ensoleillé »





Robert Desnos