La pente de la trajectoire individuelle et surtout collective commande, par l’intermédiaire des dispositions temporelles, la perception de la position occupée dans le monde social et le rapport enchanté ou désenchanté à cette position qui est sans doute une des médiations principales à travers lesquelles s’établit la relation entre la position et les prises de position politiques : le degré auquel les individus et les groupes sont tournés vers l’avenir, la nouveauté et le mouvement, l’innovation, le progrès –dispositions qui se manifestent notamment dans le libéralisme à l’égard des « jeunes », pour qui et par qui tout cela peut advenir- et, plus généralement, inclinés à l’optimisme social et politique ou au contraire orientés vers le passé, portés au ressentiment social et au conservatisme dépend en effet de leur trajectoire collective, passée et potentielle, c’est-à-dire du degré auquel ils ont réussi à reproduire les propriétés de leurs ascendants et auquel ils sont (ou se sentent) en mesure de reproduire leurs propriétés dans leurs descendants.