À l'origine, j'avais retenu ce titre pour mon mari, certaine qu'il prendrait plaisir à ce récit de Pierre Breton, dont l'action se déroule au début des années 1960 dans la région de Chaudière-Appalaches, plus spécifiquement dans la petite municipalité de Saint-Sylvestre. Je l'ai devancé et lu tout d'une traite, charmée par le style truculent et l'humour présent à chaque page. En 1953, les gouvernements canadien et américain se sont entendus, craignant une attaque russe par le nord, d'installer un réseau de radars, baptisé ligne Pinetree, sur différents monts s'échelonnant le long du 49e parallèle. À Saint-Sylvestre, c'est le mont Sainte-Marguerite qui a connu ce sort, à la grande joie des villageois auxquels on avait promis des emplois sur la base militaire. Pierre Breton nous relate donc l'histoire de ce radar et de ses impacts sur la vie du village à travers les yeux d'un adolescent, qu'on soupçonne être lui-même, et de son comparse, Tom Higgins, mi-irlandais, mi-québécois. C'est toute une époque d'un Québec disparu que l'on voit défiler sous nos yeux : la religion catholique encore présente, les rivalités entre Bleus et Rouges, l'arrivée de la musique pop anglo-saxonne, les veillées paroissiales des samedis soirs, les rôles traditionnels du mari qui travaille et de la mère à la maison. Un éloge à l'insouciance de la jeunesse et à la nostalgie du temps qui passe... Maintenant, pour le fin mot de l'histoire, sachez que la station du radar a été démantelée à partir de 1964, rendue obsolète par l'arrivée des satellites, mais qu'aujourd'hui on peut encore gravir le mont par des sentiers pédestres aménagés.
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Court roman initiatique qui se déroule dans la campagne québécoise des années 70. D 'une écriture juste et imagée pétrie d'expressions typiquement québécoises, ce roman peut s'avérer ardu pour un lecteur non initié.
Il se révèle parfois puissant et souvent drôle, avec des dialogues riches en référence d'une époque pas si lointaine.
De lecture facile il plonge un regard amusé sur une époque bien révolue.
Plaisir assuré.
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