AUX PARLEURS DE PAROLES
Extrait 3
Quand le simoun à l’Orient se lève, quand les peuples soufflent
du désert
Quand le sang claque des hampes, c’est un lâche que celui
Qui n’a point au bout de sa pique un lambeau de son propre sang.
Tout le faubourg à marée haute à l’assaut, la ville danse comme
une gabarre,
C’est moi qui suis au-devant de leur troupe ce nuage repu de
fureur
Moi qui crève sur mes prêtres et mes temples, sur vous, faux
prêtres, vous aussi
Voleurs de chapes et d’encensoirs, fabricateurs d’une idole de
vous-mêmes
Sculpteurs de Dieu dans un marron d’Inde, artistes, philosophes,
savants
Qui faites voler les copeaux du néant et croyez que ce sont des
paroles
Qui évidez tellement votre vide que la varlope vous mord les
la fin !