Monsieur Levasseur,
Sous préteste de géométrie,
vous avait demander à vos élèves
donc mon aîné
de ferre un serment de droite.
Je lui interdit.
A la proche des elecsion
confondet pas politique et géométrie
et vous les serment adresset vous
a la famille pas aux enfants.
Salutations distinguer.
W... de G...
Présente à la maîtresse de Valérie ses déférents hommages et la prie de bien vouloir excuser le retard matutinal de cette enfant, dû à une défection inopinée de la femme de chambre attachée à son service.
Monsieur le Professeur,
Veuillez excuser mon fils qui, ayant très mal de gorge, est incapable de réciter sa leçon aujourd'hui : à peine s'il peut prononcer le français, alors vous pensez pour l'anglais !
Ma fille ne peut pas aller à l'école.
Elle va du haut et du bas.
Quand elle ira plus elle ira.
CHARGE
Le chasseur
a pâli
quand le rhinocéros
a foncé.
Attention travaux !
- C'est une honte ! s'exclama
L'inspecteur des travaux infinis
Devant le chantier
Silencieux :
Le vitrier dort, les maçons sommeillent,
Le serrurier ronfle, l'architecte rêve,
Les peintres reposent,
Les menuisiers somnolent,
Les plombiers roupillent,
Les carreleurs pioncent,
Les sanitaires en écrasent
Il n'y a que vous, mon cher, que vous
A rester debout :
Votre zèle est honorable
Quelle est votre affectation ?
- Je suis le marchand de sable
Messieur,
Je n'est pas comprit que Gérard aille un zéro en composition d'ortographe alort qu'icy il a pas de fotes dans les dictés qu'ont lui fet fer à la méson.
Veuillet revoir sa copie. Remerciement.
Monsieur,
Vu qu'on doit préparer le 1° mai la veille à cause de notre commerce de fleurs, on vous enverra pas les enfants le lendemain.
J’AI PEUR DE CERTAINS MOTS
J’ai peur de certains mots ;
L’amour ce vermillon fringant
chromé à la façon des hispanos
qui répand sa crue
mêlant nos estuaires
L’amour sans montre
aux heures dévoreuses
à la tête de proie
Le désespoir terre de sienne
façade pleine sur le soir
campanile dont l’ombre tourne
avec la main qui te caresse
La mort au piquet
noire comme un bœuf
forte et patiente
qui s’est installée sur la banquette
près de nous
dont l’odeur est celle de nos menthes vertes
l’envie notre envie
la voix ta voix
le regard ton sourire sur moi
et la destination
celle d’une gorgée de limonade
au long de ma paille
À Jules Moulin
Les bonnes raisons
On commence par tuer les oiseaux
parce qu’il y en a trop
les couleuvres
parce que si on les laisse faire…
les hérissons trottant comme de petits porcs
parce que ça serait-y pas des fois nuisible
puis on tire sur les biches tremblantes
parce que c’est fait pour ça
sur les ânes sauvages qui broutent
dont le dos frissonne sous les mouches
parce que ça sert à quoi voulez-vous me le dire
et puis ils puent de plus ils bouffent tout les salauds
enfin un beau jour on s’en va
lâcher des bombes sur les viets
parce que ce bétail-là
croyez-moi
c’est pas catholique.