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Citation de GeorgesSmiley


Le faisceau tournant d’un fanal rouge d’un bateau de tourisme retardataire nous fouaille. François garde sa bouche ouverte, le halo sur ses dents fraîches, je ferme les yeux, les rouvre : une forme a glissé derrière ma tête depuis le bas de l’arche ; je me retourne, dans le sac, me hisse, coudes au pavé, vers l’arrière : d’un tas de hardes, une main, pote, d’un bras nu marqué de cicatrices, ramène les guenilles vers le haut où ça renifle ; je suis la main vers de grosses narines retroussées où un doigt à l’ongle encrassé fouille ; plus haut, des mèches bouclées, un peu grasses, sortent des oreillettes relevées d’une casquette de surplus ; des cils aussi longs que des faux battent un haut de joue dont le rose se voit dans le halo rouge ; le doigt s’y met : des poux ?...Le corps bouge, tout entier, descend sous les hardes à nouveau dispersées, entre les relents de pisse séchée j’en flaire un de parfum, de crasse et d’autre chose que je ne connais pas : en serait-ce un de l’épanchement que quelques-uns d’entre nous, retour au pensionnat le dimanche soir, essaient de nous décrire comme issu de l’intimité, du secret des filles qu’ils se vantent d’avoir vues « culbutées » par les jeunes ouvriers dans les bals de village et de faubourgs ? De ce que, il y a trois ans, retour d’Angleterre, dans les soutes du ferry j’ai flairé au tampon de la fille endormie ?
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