Le nouveau et inusable ouazir ach-chikayat (littéralement « le ministre des plaintes et griefs »), Si Boucha’ib ed-Doukkali, est un expert en écritures islamiques de grand format, sachant trouver un point d’équilibre entre l’exégèse archaïsante des oulémas de l’école de Fès et la lecture innovante du Coran et du fiqh pratiquée par l’Égyptien Mohammed Abduh.
Ce fut la chance du premier protectorat que de pouvoir s’appuyer sur un cénacle de lettrés réformistes et d’engager avec eux des réformes qui s’inspirent des Tanzimat ottomanes et, surtout, de la codification adoptée en Égypte. Le ministre délégué (na’ib) à l’instruction publique—Si Mohammed el-Hajjoui—est le prototype de ce réformiste conciliant le renouveau (tajdîd) et la tradition citadine (‘âda).