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Citation de AuroraeLibri


Peu à peu, je commence à voir le toit de la maison où des hommes sont à l’ouvrage, et à mesure que je me rapproche je commence aussi à capter une musique d’abord lointaine puis de plus en plus distincte. (...) Et moi avec mes seaux, en catimini, je me rapproche. Quand je suis à quelques mètres du gramophone, je dépose sans bruit et bien équilibrés mes récipients sur le sol, et je m’assieds dans l’herbe et j’écoute.
Sur ce gramophone en rase campagne, le haut-parleur tourné vers l’infini, un plain-chant monte à perdre haleine. Je ne sais pas ce que c’est. Je n’ai jamais entendu rien de pareil. Il y a des instruments d’orchestre et des voix d’hommes et peut-être, dans le fond, des voix de femmes. (...)
Quand le disque est fini je me lève, je reprends mes seaux. La femme qui lave la vaisselle au bord de la citerne essuie hâtivement ses mains à son tablier pour venir soulever l’aiguille du gramophone qui gratte. Je lui dis :
— Qu’est-ce que c’est ?
— Comment ! Tu ne connais pas ça ? C’est la cantate numéro 140 de Jean-Sébastien Bach !
Je hoche la tête.
— Maintenant je sais.
Elle rit.
— Remets-toi ! Bach ça fait toujours cet effet quand on l’entend pour la première fois. Après on s’habitue.

Chapitre 8
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