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Citation de Charybde2


– Il file du mauvais coton, le Célestat ! S’il continue comme ça, il finira par avaler son bulletin de naissance. Et alors ? Et notre pain ?
Aussi lui faisait-on un rempart de notre amitié. Quand l’un d’entre nous ne dormait pas, il n’était pas rare qu’il dise à sa femme :
– Fine, ne t’en fais pas. Je vais au fournil tenir un peu compagnie à ce pauvre Célestat.
Deux ou trois même – Dieu leur pardonne ! – usèrent de ce prétexte pour aller un peu essayer de voir si, par hasard, quelque veuve en villégiature ne serait pas sensible à quelque sérénade. Mais ce fut l’exception. Les autres, à trois heures, soulevaient le sac de jute de l’entrée au fournil. Trois heures, c’est l’heure où l’homme seul, oisif ou occupé, ne tient plus que par un fil à la réalité. Il tire en péril sur l’ancre qui le retient à la vie. Tout l’appelle vers l’éternité. Et notamment ce boulanger de Lurs, lequel en avait si gros sur la patate et qui n’avait pas encore l’eau au fournil, de sorte que plusieurs fois la nuit il devait faire le voyage, les seaux à bout de bras, jusqu’à la jasante fontaine.
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