Pierre-Marc Asselin

Reliques Profanes est le premier recueil de nouvelles de Pierre-Marc Asselin, jeune écrivain québecois. Il y décrit, à travers des situations et des protagonistes variés, les coins et les recoins de la vie contemporaine, sa comique absurdité, son étrange solitude, son spleen.



Les personnages de Pierre-Marc Asselin, à une ou deux exceptions près, entretiennent peu de relation émotionelle avec les autres et avec le monde. Une distance les sépare de leur environnement, y compris de leurs plus proches. Sont parfois évoqués des partenaires, des enfants, des parents, des amis ou des collègues, sans que ceux-ci semblent avoir guère d'influence sur les pérégrinations du personnage principal.



Les nouvelles sont brèves et pour la plupart sans chute. L'auteur semble les avoir tronquées à des endroits arbitraires, comme si la différence entre ce qui était dit (ou plutôt écrit) et ce qui ne l'était pas n'avait guère d'importance. Comme si au lieu de raconter une histoire, il avait plutôt ouvert une fenêtre sur un monde intérieur, qui à tout moment peut se refermer sous le coup du vent.



Ces fins abruptes, si elles pourront frustrer le lecteur, disent peut-être quelque chose de la brièveté des moments vécus, de la fragilité du monde et de la difficulté qui est la nôtre de lui donner un sens.

Reliques profanes est un recueil de 14 nouvelles regroupé sur 180 pages. Une grande variété de thématiques y est développée : la séparation, la technologie, la musique, la culture pop, la religion, la drogue, la consommation, ou encore la perte d’un être cher.

À travers ces nouvelles, le lecteur va suivre différents personnages à différents moments de leur vie. Ces fragments du quotidien sont des aperçus rapides et brefs de situations plus ou moins banales qui pourraient arriver à tout un chacun.

La narration au ‘je’ permet de se glisser dans la peau du personnage principal de la majorité des nouvelles.



J’ai particulièrement aimé retrouver les rues de Montréal, la Gaspésie, les Iles de La Madeleine, ou encore l’Ile du Prince-Édouard. J’ai également apprécié la retranscription du langage parlé ainsi que des expressions locales et typiques du Québec. Une belle immersion contemporaine !



Les nouvelles sont des histoires courtes, et celles du recueil sont entrecoupées d’ellipses ce qui accélère doublement le récit. C’est sans doute pour cela que je n’ai pas eu le temps de m’attacher aux personnages, ou bien de m’impliquer dans leur histoire ce qui a fait en sorte qu’en général, je suis malheureusement passée à côté de ma lecture. J’aurais aimé avoir plus de détails ou de contexte ainsi que des chutes plus percutantes ou saisissantes qui poussent à la réflexion.



Le livre publié par Boréal est très agréable en main et l’impression du texte aérée offre un certain confort de lecture. La qualité du papier est également notable. Outre une coquille orthographique à la page 99, le travail d’édition est de qualité tout comme l’objet livre.



Un gros merci à Babelio qui m’a donné la chance de faire partie de la masse critique et de profiter pleinement de l’expérience!