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4.83/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Voiron (Isère) , le 29/04/1906
Mort(e) à : Lyon , le 17/10/2000
Biographie :

Pierre Molaine, de son vrai nom Léopold Faure, est né à Voiron. Il a passé sa jeunesse à Thiers (Puy de Dôme). Très tôt il se passionne pour la littérature.

A 18 ans il "monte" à Paris pour suivre des cours de Lettres et de Droit.

Après avoir démissionné de l'Enregistrement il se tourne vers une carrière militaire et en 1927 il incorpore le bataillon des chasseurs-alpins.

Officier d'active, il a cultivé le goût de l'écriture romanesque, contrepoint à des activités militaires qui façonneront son inspiration.

L’année 1950 fera de Molaine le lauréat du Prix Renaudot, avec Les Orgues de l'enfer (éditions Corréa).

En 1958, il quittera l'Armée et deviendra Professeur de Lettres.

Auteur de plus de quinze romans, collaborateur de diverses revues nationales et internationales, il s'est éteint à LYON, retiré de tout depuis longtemps, en l'an 2000.

En 2009, les Editions des Traboules ont entrepris la publication de ses écrits inédits posthumes.
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Source : www.lisons.info
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Bibliographie de Pierre Molaine   (10)Voir plus

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
— Bébert !
— Humph ?
— Bébert ! — Oui ?
— S’il te plaît, Bébert, vas-y de ton air. Bébert, s’il te plaît, un petit coup de zim boum badaboum.
— Un petit coup de zim boum badaboum ?
Écoute, Coselli. On a beau dire, on a beau dire, les morts rient et rient fort, bon Dieu, à pleine gueule, là, en bas, au fond, dans la cale, à fond de cale, vous dis-je, bien arrimés. Ne les entend pas qui veut, voilà tout. Mais leur rire éternel monte sans trêve des profondeurs à la surface, et ses échos sont ceux, innombrables, du temps. Un jour, un jour fameux, crèvera-t-il la croûte de la terre, éclatera-t-il parmi le troupeau des vivants ? Ils rient. Ils ont raison. À eux seuls le droit et le pouvoir de rire. C’est nous, debout, qui sommes le fret et la chiourme. C’est nous qui sommes la poussière et les os. Joie des morts, leçon des leçons. Ne la comprend pas qui veut, voilà tout. Méfions-nous des femmes, des livres, des bijoux, des parfums, des constellations et des roses. J’ai le droit, le pouvoir de le dire : je reviens du pays où l’on ne dort jamais qu’au signe et par la volonté des morts. Oui, j’ai mouillé dans leurs eaux sans reflets et sans houle, plus insondables que la nuit. J’ai pris pied sur leurs rives, frôlé leurs ombres, trempé dans leurs sortilèges. J’ai ri de leur rire, hélas. Il n’est que trop vrai : j’ai découvert les morts quand je cherchais des dieux. Et maintenant, que la lune à l’extrême bord du monde s’ouvre et se balance, toute ronde, si le ciel d’été n’est qu’étoiles, si une odeur de fleur, de foin coupé, monte de quelque jardin chaudement silencieux, si une horloge sonne, à voix grave sur le sommeil de la ville, je me rappelle, je me rappelle, – comment voulez-vous que j’oublie ? – et je me dis que, pour moi, toujours, partout, où que j’aille suer ma sueur d’homme et pleurer mes dernières larmes, tout sera remis en question. Car partout, où que j’aille, toujours, je verrai Vieux Max se tourner et se retourner, tout nu, sur son lit de misère, s’asseoir, les jambes pendantes, et écouter la nuit, je verrai l’obscure clarté des astres flotter autour de son corps velu, un de ses bras se lever, l’autre, et le mur pâle, en face de lui, répéter démesurément ses pauvres gestes conjuratoires, j’entendrai son sommier gémir et son âme se plaindre, j’entendrai en tonnerre le rire monstrueux des morts.
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Un des travers les plus répandus des profs, c’est leur manie de se mêler de ce qui ne les regarde point. Sur tout chapitre on les voit prendre position hardie et solennelle, très rarement périlleuse toutefois. Bon nombre de questions dépassent ces pontifes très faillibles, et ils comprennent bien qu’ils n’y comprennent rien, mais ils ne comprendraient pas d’avoir à en dire moins que s’ils y comprenaient tant soit peu. Aussi nos rhéteurs de parler haut, de trancher sur tout, au nom de tous. Suffisant et gourmé au beau mitan des lieux communs et des vérités premières, pareil à un âne assis dans une mare, le prof s’endort lui-même, sans se convaincre, avec son prêchi-prêcha et se pose en champion des causes gagnées d’avance. Il estime qu’il ne peut moins faire envers l’humanité. Non sans candeur, enflure ni redondance, ce faux humaniste tient enseigne d’humanisme exclusif. L’Homme est le totem de son culte fervent, l’Homme avec une majuscule, l’Homme dans tous ses états et sous tous ses aspects, l’Homme en sa personne, sa condition, sa dignité, ses droits, son devenir, sa libération, son émancipation, sa promotion, voire – tenez-vous bien ! – son « humanisation ». Au seul nom de l’Homme, le prof le plus illettré, qu’il soit d’éducation physique, de chaudronnerie ou de technologie, entre en gésine, se pâme, se contorsionne et met bas enfin une portée navrante de truismes. Sous le rapport de l’Homme, tout a été dit depuis que le monde est monde, et certes il faut du temps pour que les aveugles voient et que les sourds entendent, mais rien n’a été dit de la manière du prof, seul à façonner par la magie de trois ou quatre lapalissades, des messages prétendument inouïs et plus aveuglants que les Tables de la Loi. Inutile de songer à le contredire. Infaillible est le prof en matière d’humanisme. Révoquer en doute le dogme de l’infaillibilité professorale mériterait la hart et sentirait le fagot. Il s’est vu déjà des hérésies laïques. Celle-ci ressortirait à un Torquemada formé par la Gestapo. Le prof peut d’autant moins se tromper qu’il obéit à des voix inspirées. Elles lui viennent d’en haut, c’est-à-dire de son syndicat. Là trône l’Esprit Saint, le Paraclet, dispensateur des suprêmes vérités. (P. 190)
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Les hommes qui se battent ont toujours une femme en tête et l’image de cette femme au cœur. Pendant qu’ils se battent, elle les trahit. Plus ils se battent, plus elle les trahit et leurs complices sont ceux qui ne se battent pas. Dure loi. (Page 46)

Cet oubli de soi est le premier héroïsme du chef. Le second est le mépris apparent du danger affronté, de la souffrance partagée. L’héroïsme ouvre-t-il droit à des égards, oui ou non ? Oui, exact. À des circonstances atténuantes ? Non, faux. (Page 124)
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« J'ai dessein de revivre une aventure de mon adolescence, toute simple, douce et amère à la fois. Je ferai de mon mieux pour la travestir en histoire légère, sans manquer à la vérité... »
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Ainsi, étions-nous la veille de la bataille. Nous savions que demain serait un jour unique et mémorable. L'armée française avait déjà reçu de rudes coups, voyez-vous, mais l'ennemi avait-il compté sans les hommes des chars ? Pas l'habitude des coups de botte, les hommes des chars.
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