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Citation de gill


Il respire. Chaque filet d'air sépare ses lèvres et fait un bruit d'herbe froissée que tout le monde écoute sans un mot. La blancheur molle de l'oreiller avale les contours de son visage et donne à la peau sèche, tendue sur les pommettes, la couleur du sable. Le nez paraît plus long, plus près de la bouche, plus important que d'habitude.
On préfère regarder les paupières closes, les cils collés par la sueur et se persuader qu'il dort, qu'il se repose, en dépit du frisson qui secoue, par moments, sa main droite recroquevillée sur la couverture.
Nous sommes au château des Forges, en Touraine, près de Chinon, le premier vendredi de mars. Le soleil, voilé par la brume du matin, diffuse dans la chambre, à travers le verre épais des fenêtres, une lumière fragile, comparable à celle du givre, qui recouvre, au dehors, les rives de la Vienne.
Autour du lit, personne ne songe à la mort, même si l'idée flotte dans l'air et caresse les draps.
Une pudeur sacrée arrête la pensée.
On refuse d'interroger le visage qui dort. On attend simplement que les yeux s'ouvrent et que les lèvres parlent.
Chacun retient son souffle car ce sont les lèvres du roi de France....
(extrait du premier chapitre)
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