AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.1/5 (sur 5 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Porrentruy , le 04/01/1915
Mort(e) à : Berne , le 26/11/2000
Biographie :

Pierre-Olivier Walzer (ou Pierre Olivier Walzer) est un écrivain et éditeur suisse .

Après des études de lettres à Lausanne et à Paris, il est professeur à l'École cantonale de Porrentruy dès la fin de la guerre puis, dès 1955, professeur de littérature française à l'Université de Berne. En 1949, sa thèse, consacrée au poète Paul-Jean Toulet, le révèle au monde littéraire. Nommé privat-docent à l'Université de Berne, il accède en 1955 à la chaire de littérature française qu'il occupe pendant 30 ans. Spécialiste de la période contemporaine, il marque une prédilection pour les poètes du renouveau, en particulier Paul-Jean Toulet, Stéphane Mallarmé et Paul Valéry.

En 1942, avec Jean Cuttat et Roger Schaffter, il est l’un des fondateurs des éditions des Portes de France. Il a également fondé et dirigé la collection Poche/Suisse. Il participe à la création de l'Institut jurassien des sciences, des lettres et des arts. Parallèlement à sa fonction de professeur, il travaille dès 1967 en tant que directeur de collection aux éditions de l'Âge d'Homme, à Lausanne. Il s'occupe notamment de faire publier les œuvres complètes de Charles-Albert Cingria et de Jules Laforgue. Pierre-Olivier Walzer a éveillé des talents, notamment celui du poète jurassien Alexandre Voisard.

Quarto, la revue de la Bibliothèque nationale Suisse, lui a consacré un numéro d'hommage avec notamment des contributions d'amis poètes tels que Jacques Réda et Ferenc Rákóczy.
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Pierre-Olivier Walzer   (7)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (8) Ajouter une citation
La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !

Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots …
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !
Commenter  J’apprécie          30
Une négresse par le démon secouée
Veut goûter une enfant triste de fruits nouveaux
Et criminels aussi sous leur robe trouée
Cette goinfre s’apprête à de rusés travaux :

À son ventre compare heureuse deux tétines
Et, si haut que la main ne le saura saisir,
Elle darde le choc obscur de ses bottines
Ainsi que quelque langue inhabile au plaisir

Contre la nudité peureuse de gazelle
Qui tremble, sur le dos tel un fol éléphant
Renversée elle attend et s’admire avec zèle,
En riant de ses dents naïves à l’enfant ;

Et, dans ses jambes où la victime se couche,
Levant une peau noire ouverte sous le crin,
Avance le palais de cette étrange bouche
Pâle et rose comme un coquillage marin.
Commenter  J’apprécie          30
Las du triste hôpital et de l’encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
Le moribond, parfois, redresse son vieux dos,

Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
Les poils blancs et les os de sa maigre figure
Aux fenêtres qu’un beau rayon clair veut hâler,

Et sa bouche, fiévreuse et d’azur bleu vorace,
Telle, jeune, elle alla respirer son trésor,
Une peau virginale et de jadis ! encrasse
D’un long baiser amer les tièdes carreaux d’or.

Ivre, il vit, oubliant l’horreur des saintes huiles,
Les tisanes, l’horloge et le lit infligé,
La toux ; et quand le soir saigne parmi les tuiles,
Son œil, à l’horizon de lumière gorgé,

Voit des galères d’or, belles comme des cygnes,
Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir
En berçant l’éclair fauve et riche de leurs lignes
Dans un grand nonchaloir chargé de souvenir !

Ainsi, pris du dégoût de l’homme à l’âme dure
Vautré dans le bonheur, où ses seuls appétits
Mangent, et qui s’entête à chercher cette ordure
Pour l’offrir à la femme allaitant ses petits,

Je fuis et je m’accroche à toutes les croisées
D’où l’on tourne le dos à la vie, et, béni,
Dans leur verre, lavé d’éternelles rosées,
Que dore la main chaste de l’Infini

Je me mire et me vois ange ! et je meurs, et j’aime
— Que la vitre soit l’art, soit la mysticité —
À renaître, portant mon rêve en diadème,
Au ciel antérieur où fleurit la Beauté !

Mais, hélas ! Ici-bas est maître : sa hantise
Vient m’écœurer parfois jusqu’en cet abri sûr,
Et le vomissement impur de la Bêtise
Me force à me boucher le nez devant l’azur.

Est-il moyen, ô Moi qui connais l’amertume,
D’enfoncer le cristal par le monstre insulté,
Et de m’enfuir, avec mes deux ailes sans plume
— Au risque de tomber pendant l’éternité ?
Commenter  J’apprécie          20
Cependant que la cloche éveille sa voix claire
A l'air pur et limpide et profond du matin
Et passe sur l'enfant qui jette pour lui plaire
Un angelus parmi la lavande et le thym,

Le sonneur effleuré par l'oiseau qu'il éclaire,
Chevauchant tristement en geignant du latin
Sur la pierre qui tend la corde séculaire,
N'entend descendre à lui qu'un tintement lointain.

Je suis cet homme. Hélas ! de la nuit désireuse,
J'ai beau tirer le câble à sonner l'Idéal,
De froids péchés s'ébat un plumage féal,

Et la voix ne me vient que par bribes et creuse !
Mais, un jour, fatigué d'avoir enfin tiré,
Ô Satan, j’ôterai la pierre et me pendrai.
Commenter  J’apprécie          20
Ces récits, parce qu'il y a des miracles, sont traités par les historiens de contes à dormir debout. [...] La manie de contester appartenait en propre au XIXème siècle, et il fallait qu'elle se passe. Dès que dans un récit intervenait le merveilleux, il devenait contestable. Je ne sais trop ce qu'on en pense aujourd'hui, mais viendra bientôt le jour où l'on pensera le contraire, car c'est l'absence de merveilleux - le merveilleux est continuel dans la vie - qui est contestable.
Commenter  J’apprécie          20
Si Toulet s’est découvert une vocation, il n’en continue pas moins de mener le plus habituellement la vie de plaisirs et de jeux à laquelle il donna le meilleur de sa jeunesse. Il faillit même se prendre au sérieux et connaître la grande passion :
Alger, ville d'amour, où tant de nuits passées
M'ont fait voir le henné de tes roses talons,
Tu nourrissais pour moi, d’une vierge aux doigts longs. L’orgueil, et l'esclavage, et les fureurs glacées.
(Coples, XLV.)
Commenter  J’apprécie          10
Bien qu’il fréquentât assidûment les bars, Toulet, cependant, travaillait. Il est vrai que son train de vie ordinaire ne réunissait guère les conditions apparemment souhaitables pour l'élaboration d’une grande œuvre : il écrivait de façon non suivie, par à-coups, poussé par l’occasion ou par la nécessité. L'alcool, l’opium, la maladie, de jolies pas- santes lui prirent beaucoup de temps. De plus, les milieux qu'il fréquentait, les milieux nationalistes maurrassiens où l’on prônait les valeurs traditionnelles, les milieux de la Vie Parisienne où l’on pratiquait l'esprit pour l'esprit, la facilité pour la facilité, informèrent son œuvre — en tout cas son œuvre en prose — d'une façon qui nous paraît, aujourd’hui, regrettable.
Commenter  J’apprécie          00
Après trente-quatre mois de séjour, il quitta l’ile de France, en octobre 1888, pour n’y plus revenir, sinon en pensée :
Jardin qu’un dieu sans doute a posé sur les eaux, Maurice, où la mer chante, et dorment les oiseaux.
(Coples, XLIV.)
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pierre-Olivier Walzer (14)Voir plus

Quiz Voir plus

Retour au sens premier ... 🧐 📖

Une polémique fait rage. Vous êtes dans l'œil du cyclone :

en pleine tourmente
ouf ! un moment de répit

5 questions
83 lecteurs ont répondu
Thèmes : expressions françaises , sens , Faux amis , bisous , bisous , baba yagaCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}