Reste un autre professeur, forçant l'admiration de ses élèves, auxquels il enseigne les lettres et le latin : André Bellessort.
C'est un extraordinaire personnage. Il a pourtant déconcerté le jeune Robert à son arrivée au lycée, si l'on en juge par le portrait qu'il en trace pour sa mère : "De temps en temps, il s'endort, il rêve, puis tout d'un coup il prononce avec un air d'enchantement des phrases qui ont l'air de le ravir, car il ne paraît pas très simple.
André Bellessort était un personnage destiné à échapper au commun. Cet homme à la tête ronde, portant barbe grise, avait mené jusqu'alors quatre carrières de front : critique littéraire, auteur, grand voyageur pour La Revue des deux mondes et, accessoirement, professeur. Petit-fils d'instituteur , fils d'un principal de collège, il était lui-même ancien élève de l'Ecole normale supérieure. Il avait retrouvé Louis-le-Grand en 1920, après avoir parcouru le monde.