La tristesse sur soi-même résulte sans doute d'une incapacité ou d'un refus d'admettre ses contradictions. L'identité déchirée, ne se discerne en effet que l'échec au regard du passé; l'avenir reste informe. L'hésitation, lorsqu'elle brûle, engendre l'hébétude, et bientôt le dégoût de soi. Or vivre, c'est constamment choisir. Si l'on fait le tour de sa solitude et qu'on accepte autrui - le moi est toujours limitrophe, l'anachorète lui-même a besoin de Dieu pour se réaliser; sans personne, on charbonne -, la vie s'allège, le monde chante. Si peu d'années pour tenter de vivre, et tant de gaspillées dans des tunnels sans fin. Il ne sert à rien de se désoler. Debout enfin, ouvert de partout, le don - le don d'amour - est ce que nous pouvons peut-être réaliser de mieux