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3.88/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nîmes , 1915
Mort(e) à : Paris , 1975
Biographie :

Pierre-Édouard Ponsoye était un érudit français, docteur en médecine, écrivain religieux et ésotérique et peintre de Marine. Fils du Pasteur Edmond Ponsoye (1880-1954), théologien protestant réputé, historien du protestantisme et de Odette Suzanne Peyron. Il était aussi le petit-fils de l'avocat nimois célèbre Élie Peyron, homme politique, et gendre du pasteur et historien du protestantisme, Eugène Arnaud, de Crest.

À côté d'une carrière de médecin-conseil, il consacra ses temps libres à la peinture et surtout à l'écriture d'articles et d'ouvrages religieux, spécialisés sur l'ésotérisme du Graal, sur la pensée soufie et de manière plus générale sur les composants de la métaphysique et de la spiritualité. Ami et disciple de René Guénon Abd El Wahed Yahya, il joua un rôle d'influence spirituel dans des cercles franco-musulman et soufis.
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Ainsi Gahmuret (fils, comme Arthur, d'une race « faée », prédestinée, indique ailleurs Wolfram), pour accomplir son voeu de chevalerie céleste, se met au service de la plus haute autorité spirituelle connue, et cette autorité est islamique. Wolfram l'identifie au calife de Badgad, mais son titre de Baruk (le « Béni » en hébreu ; en arabe el-Mubârak ou Mabrûk) et la nature de ses pouvoirs font voir en lui une autorité d'un ordre beaucoup plus profond, et d'un caractère nettement polaire, dont la juridiction, qui s'étend aux « deux tiers de la terre et même au delà », semble d'ailleurs déborder le cadre de l'Islam. Le mot Calife (el-Khalifah) peut s'entendre à la fois dans le sens de « successeur du Prophète » et de « lieutenant d'Allâh ». Si Bagdad est le siège du Calife, elle est aussi symboliquement, pour Mohyiddîn Ibn Arabî, celui du « Pôle suprême, manifestation parfaite de la forme de la Divinité ». Le mot Bagdad signifie en iranien « don de Dieu ». Il a sept variantes, dont celle employé par le Sheikh el-Akbar, Bughdan, a la même signification. Un autre nom de Bagdad est Dar es-Salam, la « Maison de la Paix », qui est aussi une désignation du Centre spirituel suprême. Or voici ce que dit Mohyiddîn à ce propos : « Le pays d'Allâh le plus aimé de moi après Taybah (la Médine), la Mekke et Jérusalem, c'est la ville de Bughdan. Qu'aurais-je à ne pas désirer la « Paix », alors que là se trouve l'Imam qui dirige ma religion, mon intelligence et ma foi » (Tarjuman el-Achwâq, ch. XXXVIII). Cette dernière phrase pourrait, sans changement, être mise dans la bouche du père de Parzival. Et l'on pourra dès lors comprendre comment Gahmuret, bien que chrétien et le demeurant, a pu se mettre au service de l'autorité islamique suprême pour réaliser sa vocation spirituelle : c'est que celle-ci, bien que s'exerçant normalement dans le cadre et par le moyen de l'Islam, se situait par son degré et par tel aspect de sa fonction au delà de la distinction des formes traditionnelles.

Au nom de cette autorité, il combat victorieusement au Maroc, en Perse, en Syrie, en Arabie. Il délivre le royaume mauresque de Zazamane, met fin à tout un système de conflits où sont impliqués notamment des princes chrétiens, et épouse la reine Bélacâne, « noire comme la nuit », de qui il engendrera Feirefiz, le chevalier noir et blanc. Puis, quittant en secret Bélacâne et l'orient, il vient en Galles où il apporte également la paix en épousant la reine Herzeloïde, « claire comme la lumière du soleil », soeur du roi « méhaigné » du Graal, et de qui naîtra Parzival. Mais il doit bientôt répondre à un appel du Calife (preuve que dans tous ces travaux il demeurait son soudoyer) et meurt en Orient en combattant pour lui.
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Contrairement à ce que l'on croit généralement, la tradition celtique n'a pas
disparu lors de l'évangélisation de la Gaule et de la Bretagne insulaire. On trouve des traces de son activité, non seulement lors du renouveau celtico-chrétien du XIe siècle que l'on a appelé le Néo-Druidisme, mais jusqu'au XIVe et même au XVe siècle. Les oracles de Merlin, notamment, ont été entendus durant tout le Moyen-Âge, et écoutés, non seulement par le peuple, mais par les princes et même les clercs (tel Orderic Vital, Suger, Alain de Lille), sans opposition de l'Église, qui ne les a prohibés qu'après le Concile de Trente, alors qu'ils ne subsistaient plus que comme de simples superstitions. Les pays celtiques sont les seuls où le Christianisme a été accueilli spontanément et à peu près sans effusion de sang, et il dut à cette synthèse doctrinale, où il n'est pas exagéré de voir une sorte de miracle intellectuel, avec une tradition à forme de Sagesse ou de Connaissance analogue à bien des égards à l'Hindouisme, de conserver son imprégnation ésotérique primitive, beaucoup plus que le Christianisme de juridiction romaine, dont il était indépendant. C'est cette synthèse qui explique en particulier que l'Armorique ait été évangélisée, non par des missionnaires de Rome, mais par le Christianisme celtique, comme faisant partie du domaine traditionnel, c'est-à-dire spirituel, de la Bretagne sacrée.
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La première de ces données est celle de Montsalvage même, la Montagne du Salut, où, dit Wolfram, l'on trouve « des splendeurs qui n'ont pas leurs pareilles sur terre ». C'est là que le Graal réside, à la garde des chevaliers « aussi purs que des anges ». Les profanes n'y ont pas accès : « Qui met ses soins à la chercher ne la découvre malheureusement jamais... Il faut y parvenir sans en avoir formé le dessein. »
Et « nul ne peut accomplir la Quête du Graal sans être en telle estime auprès du Ciel qu'on le désigne d'En-Haut pour être admis dans son voisinage ».
Montsalvage est le Lieu central, le medium mundi, la « Montagne polaire » dont parlent toutes les traditions. C'est, notamment, l'équivalent de la Tula hyperboréenne, de l'Avallon celtique, du Meru hindou, de l'Alborj mazdéen, de la Mshunia Kushta mandéenne, du Luz hébraïque, du Mont Garizim des Samaritains, de l'Olympe grec, de la « Montagne aux Pierre précieuses » mentionnée sur la stèle nestorienne de Si-ngan-fou, au sud de laquelle se trouve le Royaume de T'sin ou Syrie primordiale, le Pays de la Paix. En Islam, c'est la Montagne Qâf, qui est la « Montagne des Saints » (Jabalu-l-Awlyia), la « Montagne Blanche » (el-Jabal el-Abiod) située dans l' « Ile Verte » (el-Jezirah el-Khadrah), et que l'on ne peut atteindre « ni par terre ni par mer » (lâ bi-l-barr wa lâ bi-l-bahr).
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Les Druides, dans leur grande majorité, s'étaient ralliés à la religion nouvelle, formant notamment ces mystérieux moines Kuldées sur lesquels l'histoire est à peu près muette, mais dont il est du moins certain qu'ils contribuèrent à assurer au Christianisme l'héritage sacré du Celtisme expirant. Que cet héritage ait participé aux « enfances » du Graal, c'est ce que montrent, non seulement la présence d'éléments celtiques purs dans la structure de la légende, mais aussi l'existence antérieure, chez les Bretons, d'une tradition originale de la coupe salutaire, contenant l' « eau de résurrection ». Cette coupe figurait depuis des dizaines de siècles dans le zodiaque de pierre du temple stellaire de Glastonbury, et se retrouve dans les poèmes bardiques. Taliésin notamment, le grand barde du VIe siècle, disait qu'elle "inspire le génie poétique, donne la sagesse, découvre à ses adorateurs la science de l'avenir, les mystères du monde». « Ses bords, dit encore Taliésin, sont ornés de rangées de perles et de diamants », ce qui, au prix du changement de ses vertus prophétiques en vertus eucharistiques, permet de voir en elle le prototype du vase décrit par Chrétien de Troyes, lequel, comme on le sait, ne reçut que chez les continuateurs de celui-ci sa spécification christique exclusive.
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On sait davantage aujourd’hui que le Christianisme et l’Islam, au Moyen-Age, ne se sont pas seulement affrontés, et que, s’affrontant, ils ne se sont pas seulement combattus. Des signes concordants et sûrs attestent qu’il y eut, entre leurs élites responsables, par-delà l’anathème et le combat, non pas seulement des échanges de qu’elle puisse paraître a priori, cette conjonction, qu’il ne faut pas confondre avec un vulgaire syncrétisme, n’est pas différente, ni même, à vrai dire, distincte de celle qui unissait déjà l’ésotérisme islamique et l’ésotérisme juif fondé sur la Thorah et la Qabbale. Elle n’est que la manifestation normale, quoique nécessairement cachée, du Mystère d’unité qui lie métaphysiquement et eschatologiquement toutes les révélations authentiques, et spécialement le Judaïsme le Christianisme et l’Islam, héritiers communs de la grande tradition abrahamique. Coupe prophétique des Celtes, Vaisseau chargé du sang divin, ou Pierre de Révélation descendue dans le Ciel oriental, le Graal est le signe de ce mystère, transmis en secret du fond des âges, et porteur de cette même Lumière primordiale, de cette Luce intelletual piena d’Amore que Dante considéra au Paradis, et qu’en un moment élu l’Occident s’étonna de voir briller en son propre cœur.
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Pendant plusieurs siècles les deux traditions subsistèrent côte à côte, le
Christianisme prenant peu à peu en charge la communauté générale des peuples bretons, tandis que le Druidisme proprement dit se retirait dans un ordre d'activité de plus en plus cachée, de forme principalement érémitique. « A coté de l'enseignement public du clergé (chrétien), dit encore Henri Martin, les bardes ont un enseignement secret, inconciliable, non avec la métaphysique chrétienne, mais avec le Christianisme romain du Moyen-Âge, et avec une grande partie des doctrines accréditées par l'Église, surtout depuis saint Augustin. Ils ont conservé quelque chose des symboles et des rites d'initiation du Druidisme...
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Montsalvage est le Lieu central, le medium mundi, la « Montagne polaire » dont parlent toutes les traditions. C'est, notamment, l'équivalent de la Tula hyperboréenne, de l'Avallon celtique, du Meru hindou, de l'Alborj mazdéen, de la Mshunia Kushta mandéenne, du Luz hébraïque, du Mont Garizim des Samaritains, de l'Olympe grec, de la « Montagne aux Pierres précieuses » mentionnée sur la stèle nestorienne de Si-ngan-
fou, au sud de laquelle se trouve le Royaume de T'sin ou Syrie primordiale, le Pays de la Paix. En Islam, c'est la Montagne Qâf, qui est la « Montagne des Saints » (Jabalu-l-Awlyia), la « Montagne Blanche » (el-Jabal el-Abiod) située dans l' « Ile Verte » (el-Jezirah el-Khadrah), et que l'on ne peut atteindre « ni par terre ni par mer » (lâ bi-l-barr wa lâ bi-l-bahr).
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