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“It matters what you call a thing”, écrit Solmaz
Sharif dans le premier vers du premier poème
de son seul livre, LOOK ; elle y reprend les mots
“d’un quotidien colonisé” ? Je ne sais pas.
Je l’ai traduit, avant de demander le droit
à Sharif d’envoyer à Poezibao
ma traduction. Pas de réponse : seul Verdier
m’a écrit aujourd’hui – qu’il refusait mon livre.
De l’une le silence et le refus de l’autre,
pour faire un chiasme, Ô Condello, me désespèrent
un peu. Quand on écrit, il ne faut pas y croire
trop. Ou alors y croire et n’en attendre rien :
écrire en chien, en sourd, sans écouter, jamais,
c’est important, le nom qu’on donne à quelque chose.