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Citation de enkidu_


L’extension du domaine de la spéculation n’est pas une pathologie d’un capitalisme (accumulatif) vertueux soudain dévoyé par des gens avides et des excès. La spéculation va au-delà de simples emballements cupides. C’est une nouvelle manière de « rationaliser » la création de valeur économique. L’économie reste, certes, fondée sur la concentration de capital dans l’économie, notamment dans de très grandes entreprises. Mais la nouvelle gestion des financements a opéré une séparation décisive entre l’accumulation par les uns et l’utilisation par les autres. Les acteurs qui accumulent sagement et préalablement le capital ne sont pas ceux qui les investissent « rationnellement » dans des entreprises. C’est une technocratie spécifique qui assure la gestion des flux et des choix qui sont spéculatifs. La « rationalité » consiste à créer les conditions de ruptures et de miser sur l’explosion de valeur qu’elles produiront. D’où le mouvement brownien, les innovations incessantes, le changement comme art de gouverner et la course au résultat.

Le capitalisme spéculatif a modifié la manière dont notre société définit la « performance » et se régule : chaotique, dynamique, non linéaire, non planifiée mais supposée apporter une prospérité sans fin à mesure que le financement permet l’invention de l’Avenir. Chacun, petit ou gros spéculateur, y prend sa part de travail. Tous rêvent de s’enrichir mais à des échelles et dans des proportions fort différentes. Et c’est donc un nouveau capitalisme qui s’est mis en place, il y a près de cinquante ans.
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