Citations de Pierre-Yves Touzot (29)
"_Ne t'inquiète pas trop, dit-elle. Les gens qui s'aiment vraiment finissent toujours pas se retrouver.
_Tu en es sûre ?
_Non, mais je préfère croire que c'est vrai, dit-elle avant de l'embrasser une dernière fois."
"A chaque pas, Sam sentait son cœur battre plus fort contre sa poitrine. Le début de sa nouvelle vie se trouvait là, devant lui, une nouvelle vie qui l'attirait autant qu'elle l'effrayait."
"_Vous allez me manquer. Je vous aime bien, avait-elle dit.
Soudain, les derniers mots de la gardienne avaient ressurgi.
Ces mots ne pouvaient être sincères. Personne ne pouvait l'aimer, après ce qu'il avait fait. Sienne les avaient prononcés par compassion, peut-être même par pitié.
Je vous aime bien.
Sam ne se sentait pas prêt à l'entendre, encore moins à l'assumer. Il devait rester seul, marcher, jusqu'à ce qu'il retrouve cette petite estime de soi qu'il avait perdue."
"Durant sa longue incarcération, Sam avait renoncé à toute forme de sexualité, ou même de tendresse. Il avait enfoui ses désirs au plus profond de son être, en attendant des jours plus propices. Depuis sa libération, il vivait avec l'angoisse de ne plus rien ressentir, de ne plus savoir comment s'y prendre. Il ignorait ce qu'il devait dire et ne pas dire, faire et ne pas faire, pour séduire une femme et obtenir ses faveurs. Il se sentait terrorisé à l'idée de ne plus jamais plaire autant qu'à l'idée de plaire."
"_Je te dois des excuses, Sam, dit le vétérinaire. Je sais que je n'ai pas été très accueillant avec toi. En fait, je me méfie toujours des gens qui débarquent dans ce genre d'endroit. Souvent, ce sont des profiteurs qui veulent se rapprocher des animaux sans savoir qui ils sont vraiment.
_Et qui sont-ils pour toi ?
_Des êtres vivants complexes et sensibles. Des êtres vivants fragiles qu'il faut apprendre à connaître avant de les approcher. Des êtres vivants qu'il faut respecter en toutes circonstances."
"La seule chose réellement importante, c'est l'harmonie. Etre en harmonie avec soi-même. Avec l'univers. Pouvoir sourire à son reflet dans le miroir, quand on en a un. Par-delà le bien et le mal, comme le disait Nietzsche. Nous sommes tous pareils et tous différents."
"Pour y parvenir, il était prêt à se battre, à trimer, à apprendre, à enfoncer des portes. Une seule qualité essentielle lui manquait, la patience, une vertu qui lui aurait évité de chercher à brûler les étapes et de s'engager parfois dans des raccourcis dangereux."
"_Ici, j'ai tout ce qu'il me faut, continua-t-elle. J'ai des livres, de la musique, enfin, d'habitude j'ai de la musique. J'ai de quoi manger, de quoi boire, je vie au milieu d'un décor fabuleux, dans lequel je me promène, presque tous les jours. J'ai de la visite, de temps en temps. Des connards parfois, mais une majorité de gens sympas, ouverts et qui sont contents d'être là. Et en plus, tous les mois, on me donne un peu d'argent pour être là. Comme disait mon grand-père, c'est la vie de château, pourvu que cela dure."
"_Si vous me dites comment vous avez fait ça, dit-il, vous êtes mon invité.
_Vous savez garder un secret ? dit Sam après s'être penché vers l'aubergiste.
_Bien sûr ! répondit-il, sûr de lui.
_Moi aussi, murmura Sam, un sourire faussement embarrassé aux lèvres."
"_Je ne t'ai même la posé la question, dit Jo en donnant à Sam les clés du 4X4 de la Réserve. Tu sais conduire au moins ?
_En théorie, oui. Mais je manque forcément de pratique.
_Fais gaffe. La caisse est indestructible, mais pas toi."
L'eau est grise. Les nuages sont gris.Tout est gris. Autour de nous, le ciel et l'océan ne font qu'un. Je ne penses à rien. Je n'ai envie de rien. Je n'ai ni froid, ni chaud, ni faim, ni soif, ni sommeil.Je reste là, sur le pont, comme un fantôme, le regard hagard, à veiller sur mon bateau. La zone de pollution est loin derrière nous, mais je ne m'en remets pas. Mon esprit flotte entre deux eaux et se perd dans d'interminables errances intérieures qui ne mènent nulle part.
Au loin, un rayon de soleil perce à travers les nuages et dessine une tache lumineuse à la surface. Un second trait de lumière s'allume, puis un troisième. Puis un quatrième. Petit à petit, l'océan se couvre de petites zones lumineuses. En quelques minutes, tout change. Le paysage jusque-là terne, lugubre, devient féerique, irréel. Poséidon a décidé d'intervenir, de m'offrir un peu de beauté pour me sortir de ma grisaille intérieure. Mes muscles faciaux se détendent. Un léger sourire se dessine sur mon visage. J'ai froid. J'ai faim. J'ai soif. J'ai envie.
"Adrienne était curieuse, franche, directe. Elle avait développé une approche très personnelle de l'existence. Elle prônait la liberté de penser, l'annihilation des barrières intérieures, le droit à une vie différentes, autant de partis pris philosophiques qui le fascinaient."
De nos jours, nos cartes bleues sont plus puissantes que nos cartes d'électeurs. Consommer, c'est cautionner. Refuser de consommer, c'est sanctionner.
Je suis comme tout le monde: j'espère le meilleur en craignant le pire, et, en attendant, je ne fais rien.
Je n'avais jamais réalisé à quel point l'écologie était devenu un argument de vente. Mathieu avait raison: les médias nous sensibilisent aux problèmes environnementaux, nous effraient avec les répercussions du réchauffement climatiques, les populations culpabilisent, et les hommes du marketing en profitent. Le vert est à la mode, les produits bio s'arrachent, les ventes augmentent, les profits explosent, mais en réalité, rien ne change.
Un véritable scénario de film… des paysages à couper le souffle, une longue marche à travers la France, un dépassement de soi jusqu’à l’épuisement comme une course vers un nouveau souffle !
-Qu'est-ce qui vient de se passer? demande Alaska.
-Je connais ce loup, dit Anton. Il m'accompagne depuis que je suis arrivé à Oldforest. Il était là le premier jour, et je l'ai revu le jour où nous avons commencé notre expédition. Et j'ai senti sa présence, plusieurs fois.
-Vous l'avez vu, et vous ne m'avez rien dit?
-Vous auriez vraiment préféré que je vous en parle?
Alaska grimace.
-Vous croyez qu'ils vont revenir?
-Non, je ne crois pas. Nous sommes sous sa protection, maintenant.
Les Hommes sont coupables, et moi avec eux. L’albatros me dévisage. Je ressens de la honte, une honte profonde et insupportable. J’aimerais trouver une solution pour contenir cette pollution et mettre fin au massacre, mais je ne suis pas équipé pour une telle intervention. Je vais devoir repartir en laissant cette substance mortelle continuer son carnage.
Une aurore australe ne se décrit pas, elle se vit. Et elle ne s’oublie pas. Celle que j’ai vue la nuit dernière méritait toutes les souffrances endurées pour arriver jusqu’à elle.
Il règne sur l’océan comme un souverain sur son royaume. La légende veut que sa présence dans les airs augure de bonnes conditions météorologiques, alors que le voir amerrir annoncerait des heures plus sombres.