Cela avait toujours été une joie pour moi de partir naviguer. La mer recèle tant de promesses, de quoi assouvir toutes les imaginations. Elle est comme la religion ; plus ardemment on prie, mieux on se rend compte qu’on n’arrivera jamais au bout, qu’un horizon ouvert et illimité sera toujours devant. Et là-haut, derrière cette limite, il y a Dieu. Peut-être est-ce pour cette raison que tant de mystiques créent leur langue particulière. En mer, des hommes dotés de telles possibilités, on les appelle des benêts. J’étais un de ceux-là.