Gian Francesco Poggio Bracciolini (1380-1459) était un érudit, philosophe, humaniste et homme politique. Cependant, derrière l'homme austère se cache un écrivain bon vivant. Ses Facéties, ou Liber facietarum, en sont la preuve. Petits textes souvent grivois, plus courts que des nouvelles, ils sont pratiquement un genre à part entière dans la mesure où ils introduisent dans de la prose narrative le dépouillement et la concision des conversations quotidiennes. Car il s'agit bien de cela ici. Des personnages, réunis autour d'un secrétaire du ministère de l'Eglise, discutent de cas rencontrés tous les jours, entretenant ainsi rumeurs et ragots.
Ils n'épargnent personne et rient de tout, y compris d'eux-mêmes. Ces petits textes sont le symbole d'une certaine liberté d'expression car ils touchent souvent aux principes ou aux dogmes inculqués par l'église. A la fin de quelques facéties, on pourra trouver une sorte de considération sur le cas énoncé.
Bien entendu, Poggio eut affaire à des censeurs comme on peut l'imaginer ! Sa verve dérangeait. D'ailleurs, bien qu'ayant écrit bon nombre de textes, on ne retient que ceux-là.
Ils sont truculents et méritent vraiment qu'on y accorde un peu de temps.
Lien :
http://www.lydiabonnaventure..