J'avais tous les membres douloureux, le sang battait précipitamment dans mes artères et je sentais la fièvre monter. Mais ce n'était pas tout: comme si une digue s'était ouverte, juste au moment où toute menace semblait s'évanouir, où l'espoir d'un retour à la vie cessait d'être insencé, j'étais en proie à une douleur nouvelle, plus grande, enfouie d'abord aux frontières de la conscience sous d'autres douleurs plus urgentes: celle de l'exil, de la maison lointaine, de la solitude, des amis perdus, de la jeunesse enfuie et de la multitude de cadavres autour de moi.