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Citations de Primo Levi (1071)


Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui ou pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre cœur,
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants,
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.
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Plus rien ne nous appartient : ils nous ont pris nos vêtements, nos chaussures, et même nos cheveux ; si nous parlons, ils ne nous écouteront pas, et même s'ils nous écoutaient, il ne nous comprendraient pas. Ils nous enlèveront jusqu'à notre nom : et si nous voulons le conserver, nous devrons trouver en nous la force nécessaire pour que derrière ce nom, quelque chose de nous, de ce que nous étions, subsiste.
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" Je suis Juif parce que le sort a voulu que je naisse Juif . Je n'en rougis pas et je ne m'en glorifie pas . Etre Juif pour moi , c'est une question d'« identité » , une « identité » à laquelle , je dois le préciser , je n'ai pas l'intention de renoncer . "
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Nous découvrons tôt ou tard dans la vie que le bonheur parfait n'existe pas, mais bien peu sont ceux qui s'arrêtent à cette considération inverse qu'il n'y a pas non plus de malheur absolu.
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Primo Levi
Tant qu'on marche, on n'a pas le temps de penser.
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Celui qui tue est un homme, celui qui commet ou subit une injustice est un homme. Mais celui qui se laisse aller au point de partager son lit avec un cadavre, celui-là n'est pas un homme. Celui qui a attendu que son voisin finisse de mourir pour lui prendre un quart de pain, est, même s'il n'est pas fautif, plus éloigné du modèle de l'homme pensant que le plus fruste des Pygmées et le plus abominable des sadiques.
p.185

Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch/
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Si je pouvais résumer tout le mal de notre temps en une seule image, je choisirais cette vision qui m’est familière : un homme décharné, le front courbé et les épaules voûtées, dont le visage et les yeux ne reflètent nulle trace de pensée.
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La faculté qu'a l'homme de se creuser un trou, de sécréter une coquille, de dresser autour de soi une fragile barrière de défense, même dans des circonstances apparemment désespérées, est un phénomène stupéfiant qui demanderait à être étudié de près.
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Primo Levi
La faculté qu'a l'homme de se creuser un trou, de sécréter une coquille, de dresser autour de soi une fragile barrière de défense, même dans des circonstances apparemment désespérées, est un phénomène stupéfiant qui demanderait à être étudié de près. Il s'agit là d'un précieux travail d'adaptation, en partie passif et inconscient, en partie actif : planter un clou au-dessus de sa couchette pour y suspendre ses chaussures pendant la nuit ; conclure tacitement des pactes de non-agression avec ses voisins ; deviner et accepter les habitudes et les lois du Kommando et du Block où l'on se trouve. En vertu de quoi, au bout de quelques semaines, on parvient à atteindre un certain équilibre, un certain degré d'assurance face aux imprévus ; on s'est fait un nid, le choc de la transplantation est passé.
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Un homme tue un autre...L'humanité recule.
Un homme sauve un autre...L'humanité progresse.
L'humanité ferait donc du surplace ?
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J'ai donc touché le fond. On apprend vite en cas de besoin à effacer d'un coup d'éponge passé et futur. Au bout de quinze jours de Lager, je connais déjà la faim réglementaire, cette faim chronique que les hommes libres ne connaissent pas, qui fait rêver la nuit et s'installe dans toutes les parties de notre corps ; j'ai déjà appris à me prémunir contre le vol, et si je tombe sur une cuillère, une ficelle, un bouton que je puisse m'approprier sans être puni, je l'empoche et le considère à moi de plein droit. Déjà sont apparues sur mes pieds les plaies infectieuses qui ne guériront pas. Je pousse des wagons, je manie la pelle, je fond sous la pluie et je tremble dans le vent. Déjà mon corps n'est plus mon corps. J'ai le ventre enflé, les membres desséchés, le visage bouffi le matin et creusé le soir ; chez certains, la peau est devenue jaune, chez d'autres, grise ; quand nous restons trois ou quatre jours sans nous voir, nous avons du mal a nous reconnaître.
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La loi du Lager disait: " Mange ton pain, et si tu peux celui de ton voisin".
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Les monstres existent,mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux ; ceux qui sont plus dangereux, ce sont les hommes ordinaires, les fonctionnaires prêts à croire et à obéir sans discuter,
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"Vous n'êtes pas à la maison". C'est le refrain que nous nous entendons répéter de partout. Vous n'êtes plus chez vous ; ce n'est pas un sanatorium, ici, d'ici, on n'en sort que par la cheminée.
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Savez-vous comment on dit "jamais" dans le langage du camp? "Morgen früh", demain matin.
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"C'est curieux comme, d'une manière ou d'une autre, on a toujours l'impression qu'on a de la chance, qu'une circonstance quelconque, un petit rien parfois, nous empêche de nous laisser aller au désespoir et nous permet de vivre."
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Primo Levi
A Auschwitz, j'ai souvent observé un curieux phénomène : le besoin du lavoro ben fatto, du travail bien fait, est si fort qu'il pousse les gens à s'acquitter "comme il faut" des tâches les plus serviles elles-mêmes. Le maçon italien qui m'a sauvé la vie en m'apportant à manger en douce pendant six mois détestait les Allemands, leur nourriture, leur langue, leur guerre; pourtant quand ils l'ont occupé à monter des murs, il les a montés droits et solides, pas par obéissance, mais par dignité professionnelle.
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Elle m'a fait remarquer que de la fenêtre on voit les ruines du four crématoire ; à cette époque-là, on voyait la flamme en haut de la cheminée. Elle avait demandé aux anciennes : «Qu'est-ce que c'est que ce feu ?» et elle s'était entendu répondre : «C'est nous qui brûlons.»
(Dans l'appendice écrit en 1976 pour l'édition scolaire)
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De même que ce que nous appelons faim ne correspond en rien à la sensation qu'on peut avoir quand on a sauté un repas, de même notre façon d'avoir froid mériterait un nom particulier. Nous disons "faim", nous disons "fatigue", "peur" et "douleur", nous disons "hiver", et en disant cela nous disons autre chose, des choses que ne peuvent exprimer les mots livres, créés par et pour des hommes livres qui vivent dans leurs maisons et connaissent la joie et la peine.
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Je suis, de naissance, assez optimiste. Et c'est en partie délibéré. C'est, me semble-t-il, un piètre service à rendre au lecteur, à l'humanité, que de lui administrer de fortes doses de pessimisme. Etre pessimiste, au fond, cela revient à baisser les bras et à dire: que ce monde aille à sa perte. Comme le risque de cette perte est réel, il n'y a qu'une solution: se retrousser les manches"
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