AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Ledraveur


Au charnier des pensées du samsàra, dans la plaine d'égarement on vogue au vague, rochers de haine et de passion, en angles et en coupes, les cataractes des convoitises résonnent “u-ru-ru” , ténèbres d'ignorance se condensent, s'épaississent.

Dans l'abysse où s'agitent les Trois Poisons, inconsistant, flottant est ton château, ô Déesse* ! Une tour de crânes de neuf étages, et au sommet suprême : cadavres de chevaux et hommes, rançons éparpillées.

Toi, sur ton trône de peaux humaines entrelacées, ta figure bleue toute ridée de colère ricane en montrant les dents, ta noire tignasse en franges traîne par terre, ton corps peinturluré de leur sang et leur graisse, tu croques la chair des transgresseurs de vœux.

Tu avales l'océan de sang du samsàra, depuis la ville des démons de l'attachement à soi, tu bois le sang de ceux qui nuisent à autrui, tu veilles en sentinelle sur la doctrine du Buddha.

Si l'on agit sans religion, on a beau t'implorer, tu tues ; dès qu'on est en Pensée-de-Bodhi, tu protèges. Pour la religion du Buddha tu es la gardienne, pour les ennemis et démons tu es l'amazone qui libère, pour les fils la mère qui protège.

Ne sois pas distraite, ne sois pas distraite, Buveuse de Sang, toi-même et tous tes serviteurs mangez la chair des gens sans charité, ôtez la vie aux pécheurs tant et plus ! Il n'y a point d'autre sacrifice à vous offrir : les ennemis et les démons sont dans notre pensée, que chacun veuille se libérer lui-même !
---
* Lha-mo, peut-être la Déesse Lha-mo, Devi, déesse terrible.
p. 327 – 28
Commenter  J’apprécie          00









{* *}