Dans la Ve Avenue, à Manhattan, tandis qu'elle se rap- pelait cette femme, sous les oliviers, qui regardait en l'air comme si les pierres s'abattaient du ciel, Marta se sentit libre. Elle était seule, c'est vrai, et elle aurait préféré ne pas l'être. Pourtant, elle ressentit de la force en elle. Cela ressemblait à quelque chose qu'elle avait déjà connu, mais qu'elle avait laissé filer, ou qu'elle avait perdu sans s'en apercevoir. Elle ne tenta pas de se rappeler quand et où elle avait connu cette liberté, cette confiance en soi. Elle craignait les contrées obscures de sa mémoire et faisait tout son possible pour éviter les pièges.