En couple depuis 10 ans et mère de deux garçons, 1 de six ans et 1 bébé. Éducatrice spécialisée à ses heures perdues (35h par semaine) et le reste du temps, elle alterne entre plusieurs rôles : conjointe parfaite, maman disponible (mais jamais assez), lectrice assidue (et éclectique), apprentie scribouillarde (ou auteure en herbe si vous préférez).
Très sociable même si elle préfère nettement la tranquillité. Elle préfère les dîners entre amis que les sorties en boîtes de nuit et aller flâner dans une librairie plutôt que de se perdre dans les rayons fringues.
Petite conclusion : Rachel pour l’hommage, D. pour le présent (son mari, son fils) et Forêt pour les racines maternelles (Non sa mère ne s’appelle pas Forêt et heureusement pour elle, mais son prénom y est rattaché). Le tout la constitue.
Elle l’aimait. Soham seul la comprenait. Il était son pilier. Et malgré tout elle ne parvenait pas à se confier à lui. Ses mauvais rêves, sa douleur d’être mère et son mal-être grandissant restaient tapis tout au fond d’elle. Honteuse, elle n’osait se confier à personne... Si lui ne voyait pas, qui verrait ? Qui empêcherait ses mauvais rêves de devenir réalité ?...
— Mais de quoi tu parles ?
— Je sais ce qu’il va se passer...
— Quoi ?
— Il va t’hypnotiser, te prendre à moi.
— Arrête tes sottises voyons ! C’est un bébé sans défense au milieu d’une forêt. On ne va pas le laisser seul et tes histoires d’hypnoses sont justes hors réalité. Je crois que tes nerfs lâchent Bastien et que tu devrais dormir un peu. Moi aussi d’ailleurs j’ai besoin de me reposer. Je n’en peux plus. Et puis que comptes-tu faire de toute façon ?
Je le vois hésiter, sa pomme d’Adam tressaute plusieurs fois avant de se détendre lentement.
— Tu as raison, je suis à cran. Dormons un peu...
« À bout de mères » est l’aboutissement de ma petite thérapie personnelle. Puisse-t-il être l’occasion pour chacun d’entre vous de se déculpabiliser ou de porter un regard plus indulgent à ces mères en souffrance.