Quant à moi... ma famille aurait pu être mon sanctuaire. Mais, familles, je vous aime et je vous hais. Vous nous avez donné, à nous vos enfants, l'amour sans jamais le nommer. Comme si la tendresse était une faiblesse, une déficience, une lâcheté. Vous nous avez appris à taire nos sentiments, à contenir nos rires, à rougir de nos larmes, à nous contrôler, nous maîtriser, dompter nos enthousiasmes, rentrer dans le rang. Comment aimer, comment vivre parmi vous ? Comment devenir ce que l'on est quand vous nous contraignez à devenir ce que l'on hait ?