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Citation de Lilou08


Samedi 15 juin 1940
Hans a enfin pu venir ! Je l’ai reçu au salon. Il m’a apporté des biscuits dans un sachet. Et des tickets d’alimentation. Mon salaire de critique musical.
Le Festspiele aura lieu comme prévu. Durant deux semaines ! Du 13 au 29 juillet. C’est dans moins d’un mois ! Hans promet de m’obtenir des places. Il a jeté un coup d’œil à mes corrections et m’a donné une tape sur l’épaule, l’air satisfait. Il croit sans doute que je ne tiendrai pas le coup jusqu’au festival, à me voir si pâle. Je tousse sans arrêt, je respire mal, mais j’y serai. Rien que les dates, du 13 au 29 juillet, lorsque je les murmure, me donnent des forces. Elles résonnent dans ma tête, comme des carillons. Plus de déprime. Finies les jérémiades. Otto, mon cher, le Festspiele t’attend ! Tu as rendez-vous avec Mozart !
J’ai parlé à Hans de l’armée des militaires, hier, pour lui expliquer mon transfert impromptu au deuxième étage. Comme pour m’excuser. Pour toute réponse, il m’a annoncé que les troupes du Reich étaient entrées dans Paris. Hier, aussi.
Je me sens beaucoup mieux, ce soir. Un beau coucher de soleil rougeoie aux fenêtres. Le printemps est enfin là.

Dimanche 16 juin 1940
Paris est tombé. Je n’arrive pas à y croire.
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