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Critiques de Raphaël Morgano (13)
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Sous la couverture

Ce n'est pas fréquent de tomber sur un recueil comme celui-ci. C'est un vrai projet, pensé et élaboré dans sa globalité, et non comme une juxtaposition de nouvelles ayant un vague thème commun.

Sous la couverture de quoi – ou de qui –, d'ailleurs ?

En regardant le titre de la première nouvelle ("fellation"), on pourrait avoir un doute – oui, surtout toi, au fond, petit coquinou ! –, mais à vrai dire j'ai bien vite reniflé qu'il y avait quelque subterfuge, et ce n'est pas divulgâcher que de le dire : il s'agit de la couverture d'un livre. En fait, pas que d'un seul, mais d'un livre différent pour chacune des nouvelles qui émaillent ce recueil, toutes portant un titre en un seul nom finissant par le préfixe -tion.

Les livres dûment sélectionnés ne sont pas des bouses, autant le dire : Fictions de Borges, Le comte de Monte Cristo de Dumas, Le tour du monde en 80 jours de Verne, et bien d'autres... Chacun de ces bouquins va être exploité d'une manière différente, et on aura de la variété tant dans l'histoire que dans sa construction.

C'est d'ailleurs l'autre originalité de ce recueil : il y a une vraie recherche, un gros travail formel, et on sent l'auteur analysant l'écriture comme une science, l'utilisant parfois presque comme une arme pour surprendre le lecteur, avec plus ou moins de bonheur.

On sent surtout un grand amour et un hommage appuyé à la littérature, ce que l'on ne saurait lui reprocher. Le bougre n'est d'ailleurs pas seulement sculpteur de forme, il sait aussi s'illustrer sur le fond, et je le savais déjà pour m'être ému de quelques-unes de ses nouvelles par le passé.

Toutefois, j'avoue avoir trouvé ces fulgurances un peu trop rares sur l'ensemble, et c'est le seul reproche que je lui ferai : un certain manque d'enjeu, parfois. Morgano est trop modeste, il devrait oser davantage les histoires romanesques, devenir grandiloquent. Il devrait sortir de sa réserve, et exagérer. J'aimerais lire un Morgano libre de toute entrave.
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14 contrefaçons

Quatorze nouvelles revues par quatorze farceurs qui nous servent des œuvres connues à leurs sauces. Je dois avouer que les deux premières m'ont bien fait rire et je pensais que les suivantes seraient dans le même style.



"Gérard décapsula sa sixième bière de la matinée. Il se réinstalla sur sa chaise en veillant à ce que sa queue en tire-bouchon s'incrustât dans la petite fente creusée sur le siège. "Je fais gaffe, maintenant. Chaque fois que j'suis bourré, j'm'assois trop vite et je me tords la queue"…"



Mais, cela n'est point! Ils ont ici chacun leurs styles et chacun leurs façons d'écrire. (et de présenter les chapitres…) Bien tournées, bien rédigées avec quelques auteurs dont je connaissais déjà les écrits ce fut un plaisir de lectures. Le plus : une superbe couverture.



"Dom Quichot de la Manche saving Juliette Binoche" Tout un programme…



Et je suis sûre que Valentino Rossi sera très fier de se retrouver par ici. Chacun à trouver à placer certains personnages connus dans ces textes ou certaines institutions! Franchement, ce mélange a été très agréable et plein de surprises.



A lire dans l'ordre ou le désordre, entre deux autres livres ou d'un seul tenant.

Les auteurs : Raphael Morgano, Luca Tahtieazym, Romain Lebastard, Odehia Nadaco, Patrice Quélard, Didier Betmalle, Bouffanges, Søren Lewis, Patrice Salsa, Céline Saint-Charle, Brian Merrant, Jean Cazalis, Hikko Hildsen, et Frédéric Soulier.


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Quatorze auteurs bêtes et méchants

Rédiger un retour sur un roman n'est pas toujours tâche aisée, mais alors sur un recueil, c'est déjà plus ardu (beaucoup plus ardu), si, si, je vous assure.

Ces nouvelles donc, qu'en dire... J'en ai adoré certaines, d'autres un peu moins, mais ce qui caractérise ces auteurs, c'est le talent. Force est de constater qu'ils en ont tous à revendre.

Ce recueil a précédé "Contrefaçons", sorti en 2020 et je me surprends à en relire des passages de temps en temps, pour savourer quelques prouesses stylistiques dont je ne me lasse pas.

Le meilleur étant que chaque fois, je découvre un petit quelque chose de plus.

Donc, je le sais, je me répète, mais comme à la fin de mon retour sur Contrefaçons, je dirai : vivement le prochain.
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14 contrefaçons

Depuis le temps que j'ai lu ce recueil, je désespère toujours de trouver les mots justes pour exprimer mon ressenti, mais je vais essayer.

Je dirais donc que la réunion de quatorze auteurs aussi talentueux ne pouvait donner qu'un livre d'exception et c'est le cas. Je connaissais déjà certains d'entre eux, j'en ai découvert d'autres.

Le challenge était de servir à leur sauce des oeuvres connues, et ils ont tous relevé le défi haut la main, pour notre plus grand plaisir.

Des histoires de genres très différents, des styles très différents, mais sans conteste, du très haut niveau.

J'ai failli oublier de mentionner la magnifique couverture, signée Brian Merrant.

Qu'ajouter en guise de chute ? Vivement le prochain me semble particulièrement adapté.
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Quatorze auteurs bêtes et méchants

Drôle et féroce



Dans les recueils thématiques, la contrainte est souvent stimulante. Mais parfois, si elle ne correspond pas au tempérament d’un auteur, elle peut se révéler appauvrissante, un carcan. C’est le risque.

De plus, on ne peut éviter la compétition: ferai-je mieux que les autres? Plus malin? Plus noir? Plus puissant? Plus subtil? La surenchère est l’autre risque.

Du point de vue du lecteur, un auteur se démarque par un ton, un regard qui sortent de l’ordinaire - denrées rares. À l’intérieur d’un recueil à auteur unique, on trouve en gros deux nouvelles excellentes, deux faibles et six moyennes, alors qu’ici, le fait de comparer les nouvelles revient à comparer les auteurs entre eux. C’est cruel… et absurde: aujourd’hui inspiré, demain non, comment juger?

Donc, je vais arpenter au gré de ma fantaisie ce jardin extravagant dont je prélèverai certains specimens en toute subjectivité. Attention! Cela ne veut pas dire que je n’ai pas apprécié le reste.

La préface est un gloubi-boulga rabelaisien qui peut dissuader le lecteur de poursuivre, ce qui serait dommage. Je salue la virtuosité lexicale, mais elle détourne de l’essentiel.

Morgano pond une histoire subtile et savante, c’est l’un des auteurs les plus littéraires de la bande.

G. C. m’a agréablement surprise avec sa fable historique.

Le Bian et Quélard se sont beaucoup documentés pour traiter leurs sujets, impressionnée je suis.

Nadaco a écrit une nouvelle plutôt noire que bête et méchante, mais qui est très bien et témoigne d’une belle sensibilité.

Lewis construit une situation inattendue et balance une chute à double détente. C’est la nouvelle qui correspond le mieux au genre et c’est pour moi une réussite totale. (Il y a dans ce recueil plusieurs biographies complètes qui sortent du cadre du genre. Mais ce n’est pas grave.)

Bouffanges a le don de créer des personnages très vivants en quelques lignes.

Soulier pratique la critique sociale et la satire avec un humour féroce, sans oublier son style imagé et ses personnages émouvants dans leur différence.

Grisard possède un humour dévastateur et un style truculent, fils illégitime de Frédéric Dard et de Céline. Une réserve: sa fin à tiroirs est de trop, de même que la conclusion dans le métro chez Soulier et la longue introduction sur le personnage chez Quélard.

L’ensemble du recueil est d’une excellente facture et j’ai pris grand plaisir à m’y balader pendant quelques jours. J’invite tous les curieux à m’y rejoindre. Vous aussi, adhérez au club Bête et méchant!
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Quatorze auteurs bêtes et méchants

Retour ambiguë pour ces nouvelles, j'ai découvert quelques auteurs, ce qui fut intéressant, j'en connaissais déjà quelques-uns de par leurs écrits. J'ai eu envie à plusieurs reprises de tordre le coup aux personnages d’où le titre très approprié du recueil. Certains textes m'ont fait rire, d'autres m'ont touchée, un : "ha mais c'est dégueu…" et aussi réfléchir… 14 auteurs mais bien 15 noms dans le descriptifs! Et oui la préface bien sûr. j'aurais dû noter à chaque nouvelles qui je lisais car je me suis sentie un peu perdue par moment. Mais bon qu'importe, maintenant je ne saurais dire si j'ai beaucoup aimé, un peu ou pas beaucoup, je peux simplement dire que j'ai été attirée par les noms des auteurs cités et ce qu'ils avaient à dire sur ce thème. Que l'écriture de chacun est différente et intéressante, que la curiosité l'a emporté et que je me suis bien amusée à lire ces nouvelles. Voilà pour ces textes acidulés, touchants, grinçants, déjantés, acérés, colorés, humoristiques, tordus, tranchants, rythmés, explosifs, lumineux, pointus et caustiques…

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14 contrefaçons

La couverture magnifique de 14 Contrefaçons donne le ton du contenu, renforçant le titre. Les auteurs, qui ont participé à cette aventure, se sont amusés à détourner certains grands classiques, ce que suggèrent, avec simplicité, les célèbres silhouettes de Don Quichotte et de son fidèle Sancho Panza face aux éoliennes, dressées tels des moulins à vent modernes.



Comme dans tout collectif d'auteurs, les textes ne sont pas appréhendés de la même façon par le lecteur. Pour ma part, je rencontre toujours autant de difficulté avec la Science-fiction, autant au niveau de la compréhension que de l'intérêt que je lui porte. Par contre, une chose est certaine, la qualité d'écriture de tous les textes, même les plus abscons pour moi, est remarquable. Un pur bonheur de lecture, avec en sus, le plaisir de renforcer mon vocabulaire.



De La Bible à l'Odyssée, en passant par Racine, Molière, Ovide et d'autres conteurs, avec des détours par la légende arthurienne et les contes des "Mille Et Une Nuits", chaque nouvelle emporte dans un monde haut en couleur, celle de l'univers de l'écrivain qui a pris un plaisir non dissimulé à livrer le fruit de son imagination. Serait-ce une vengeance facétieuse vis-à-vis de certains textes classiques, et parfois rébarbatifs, abordés au lycée ? Je ne saurais le dire, mais à l'évidence, tous se sont beaucoup amusés dans leurs délires parfois très haut perchés.



Les plus prudes pourront crier au sacrilège, les plus dogmatiques à l'irrévérence, moi, avec ma modeste culture, je n'ai pu réfréner une stupéfaction qui a, rapidement, laissé place à l'hilarité, à de nombreuses reprises. Comment ne pas réagir quand on lit « "Tout ce qui est excessif est insignifiant." disait Talleyrand. "Tout ce qui est modéré est inaudible." lui répondaient Dorsey et Zuckenberg", ou encore « Si Artie avait eu les pouvoirs de Bruce Banner, il eut verdi. », sans compter les nombreux petits clins d'œil « ...barit Lyndon », « Allez Gori, allez Gori... », « le porc teint... »... Que du plaisir !



Certaines nouvelles m'ont plus accrochée que d'autres, bien sûr, mais toutes sont une mine de réflexions à l'instar du récit originel. Si la forme a revêtu de nouveaux atours, le fond, lui, n'a pas changé.



Je ne veux pas établir un classement de ces quatorze trésors, seulement signaler ceux qui m'ont vraiment marquée pour diverses raisons, bien que tous méritent beaucoup d'attention :



La Géorgienne de Søren Lewis

Les trois petits cochons de Luca Tahtieazym

Dom Quichot de la Manche saving Juliette Binoche

La constellation du Verseau de Raphaël Morgano

LeGacy et Fourmi de Jean Cazalis

L'insomnie du Pangolin de Bouffanges



Je n'hésiterai pas à retrouver ces auteurs pour d'autres aventures, décalées ou pas, dont l'écriture est agréablement soignée. Tous, sans exception, possèdent l'art si difficile de la Nouvelle. Ils savent happer l'attention en provoquant des émotions en quelques lignes, même ceux qui abordent des genres qui ne me sont pas coutumiers, comme la Science-fiction ou l'Érotisme. Le deuxième, voire le troisième degré, à tous les niveaux de la lecture, sont un vrai régal pour l'esprit !



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Sous la couverture

Sous la couverture de Raphael Morgano, ce génial et fabuleux recueil, oui, fabuleux, fait partie de mes plus beaux moments de lecture cette année, l’ingéniosité de ses étonnantes histoires, les nombreuses références à la littérature m’ont complètement subjuguée. Chaque nouvelle a une originalité, une ambiance, une thématique différente, on devient impatient et curieux, on passe aisément à la suivante. Un peu comme les énigmes on attend leur chute, et chacune d’elles m’ont fait vibrer, m’ont donné le goût de découvrir ou redécouvrir les pointures de la littérature comme Les Hauts de Hurle-Vent de Emily Brontë ou Moon Palace de Paul Auster. Ses nouvelles sont magiques et deviennent un remède contre l’ennui et la morosité, elles m’ont réchauffé l’esprit et mon âme de lectrice le temps d’une soirée. À lire et à relire pour découvrir l’ADN de l’écriture, l’esprit qui occupe cet auteur comme dans : Adaptation, Rotation et Monochrome, la boucle est bouclée 😉
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Sous la couverture

Sous la couverture tire son épingle du jeu en proposant, une écriture déjà pensée, réfléchie et travaillée – oui, aboutie – qui donne l’impression au lecteur que, pour une fois, on ne s’est pas foutu de sa gueule. Et en définitive, ce n’est pas qu’une impression. Raphaël Morgano sait ce qu’il raconte et comment il doit le raconter. Loin d’être timide, cette écriture ose et s’impose, se dissociant totalement du contenu pour devenir unique et fait à part entière, se retrouvant donc, dans cette chronique, à part de ce qu’elle raconte. L’écriture fait partie de l’identité de l’auteur, ça se voit, ça se sent et surtout, ce n’est pas forcé.



Loin d’uniquement se reposer sur une écriture fiable, capable de porter, j’en suis certaine, nombre de sujets et d’histoires, Raphaël Morgano a fait de son recueil un ensemble d’intrigues qui sont loin de se lire indépendamment les unes des autres (même si dans les faits, on peut), mais au contraire, qui forment un tout cohérent. Une fois le livre terminé, on ne se dit pas que l’auteur a posé sur papier plusieurs petites histoires qu’il avait en tête, mais plutôt que le tout a été organisé et construit de sorte que tout s’entrelace pour ne former qu’une grande histoire. En somme, il serait assez dommage de séparer chaque nouvelle, je trouve, et c’est sûrement ce qui explique le fait que je ne me suis posé aucune question quant à la façon de chroniquer ce recueil : pour moi, c’est un livre complet et non une succession de nouvelles indépendantes.

Concernant les histoires, je ne dirais rien de plus que ce que l’auteur a bien voulu offrir à ses lecteurs potentiels sur la quatrième de couverture. Cependant, je ne pense briser aucun secret en révélant le thème principal de recueil : la littérature. Le lecteur se retrouve confronter à tous les cas de figure, aussi bien de son côté à lui, lecteur, que du côté de l’écrivain ou de l’éditeur (et bien plus encore), le tout, parfaitement exploité. Oui, c’est la lectrice qui râle quand un écrivain écrit sur la littérature ou utilise le personnage écrivain, qui dit ça.

Finalement, le thème est abordé de façon complète faisant de ce recueil, un ensemble de nouvelles qu’on lit finalement comme un roman court.



C’est fin, bien écrit et intelligent, et s’il fallait le préciser : oui, évidemment que c’est réussi.
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Quatorze auteurs bêtes et méchants

J’ai lu « Bêtes et Méchants », un recueil de nouvelles écrites par 14 auteurs.

14 excellentes plumes, qui ont appliqué leur art dans cet exercice hors des champs habituels de la littérature.



Au début, j’avais pensé « bien me marrer » en lisant ses textes, m’attendant à un humour noir bien tranchant. Alors oui, j’ai parfois souri, jaune, mais j’ai surtout été étonné par la qualité de ces histoires. J’y ai reconnu les comportements de certaines personnes et des envies inavouables, même si cela peut paraitre dérangeant par moment.



Je ne rentre pas dans les détails des histoires, mais on y retrouve bien les archétypes des connards de base, ou au contraire, des gens bien qui pètent un plomb. Ils sont bêtes et méchants, mais c’est si bien amené...les histoires sont tellement cohérentes avec leur état d’esprit qu’on ne peut que souligner le talent et l’intelligence des auteurs.



Voici mes deux préférées « Qualis pater » et « la revanche du kakapo » et puis 3 en fait « Tagada ».

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Sous la couverture

Ce soir je vous parle du recueil de nouvelles intitulé « Sous la couverture » de Raphaël Morgano.



En voici une jolie invitation à la lecture…



Une invitation tout en douceur d’un recueil de nouvelles à chute comme l'indique la quatrième de couverture.



Une chute de quoi ? Sur le cul ? De reins ? De tension ? De pierre ? D’enthousiasme ?



Pleine de curiosité, donc, j’ouvris ce recueil et me retrouvai face à la table des matières, laquelle, loin de répondre à mes questions, titilla encore plus ma curiosité lorsque je découvris les titres de ces nouvelles tous plus lapidaires les uns que les autres.



Des -tion, des -sion, des « -zion », en veux-tu, en voilà, sauf pour le titre de la dernière nouvelle que j’évoquerai plus tard.

On ressent dans ce choix de titres les prémices de la tension, des sensations, de l’émotion vécus par l’auteur lors de la rédaction de son recueil.



Une « Fellation » donc, pour commencer, et je me marre franchement en imaginant l’air abasourdi des lecteurs de mon retour en ce moment même !

Raphaël, je devine sans peine que le bel effet que tu provoques avec cette première nouvelle doit, pour toi, être jouissif à chaque fois… oui, autant commencer en utilisant ce savoureux champ lexical !



Pourtant, ce ne serait pas rendre justice à ton recueil que de focaliser sur cet effet, car voyez-vous, Raphaël m’a bel et bien agacée puisqu’il m’est arrivé à plusieurs reprises de relire ses nouvelles une seconde fois, non pas pour en comprendre le sens mais pour comprendre la technique de ce petit malin !



Comment avait-t-il pu réussir à m’entraîner l’air de rien au fil de ses mots, de ses intrigues, vers des dénouements, tenant parfois sur quelques lignes, qui étaient tout sauf ceux auxquels je m’étais préparée ?



Je dois dire que c’est finement joué… La lecture de ce recueil m’a fait sourire et m’a surprise, ce qui devient de plus en plus rare.



Je retiens particulièrement « Adaptation », « Eclosion » et « Concision » bien sûr, lequel amène à ce final absolument inattendu, intitulé « Monochrome » qui rappelle forcément une technique utilisée par nul autre que Barjavel en personne.



Je ne peux forcément rien dévoiler du contenu de ces nouvelles, ce serait comme dévoiler la fin de la saison 8 à venir de GOT, mais ce paragraphe-ci , tiré de la nouvelle « Eclosion » mérite, à mon sens, d’être souligné pour la simple raison qu’il touche à une de mes préoccupations majeures en tant qu’auteure:



« 4 avril 2012. Kasinski est dur, mais peut-être a-t-il raison. « Votre problème, insiste-t-il, c’est que vous n’osez pas écrire une ligne de peur qu’elle ne soit pas d’emblée parfaite. Vous n’acceptez pas le fait qu’il faut transitoirement écrire de la merde pour parvenir, après de multiples itérations, à quelque-chose de décent. » Et il ajoute, dans un style résolument pop : « Il n’y aurait jamais eu Hey Jude s’il n’y avait pas d’abord eu Love Me Do. » »



L’écriture de Raphaël Morgano est fluide, douce, précise, avec une vraie espièglerie par moment.

En achevant son recueil, j’ai fermé les yeux puis l’ai imaginé tel un artiste peignant par petite touches de couleur un des nombreux détails hypnotiques d’un tableau que seul lui-même visualise dans son ensemble.



A la façon de Monet peignant ses nymphéas. Douceur, délicatesse et espièglerie…
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Sous la couverture

J’ai pris l’habitude de laisser quelques mots par nouvelles lorsque je lis un recueil mais je ne vais pas le faire cette fois.



D’une part, la présentation du livre est déjà très claire, ensuite parce que j’aurais peur d’une révélation malvenue.



Une nouvelle est disponible gratuitement dans L’Indé Panda numéro 7. Il s’agit d’Indécision. Si vous souhaitez la découvrir pour vous faire une idée du contenu, ça me paraît un bon plan.



Chaque nouvelle est divertissante mais saura encore plus toucher un lecteur qui reconnaîtra à l’avance des éléments/œuvres utilisés par l’auteur pour parler du livre. Je ne vais pas vous dire que je suis passée à côté mais forcément, je n’ai pas cette culture littéraire pour prétendre faire le parallèle. Heureusement, nul besoin pour en apprécier l’ensemble. Au contraire, ça peut même pousser à découvrir des écrivains qu’on ne connaît pas ou qu’on n’a jamais osé lire.



J’ai beaucoup aimé la tentative de réécriture de Continuité des parcs qui est un texte que j’ai déjà eu l’occasion de lire.



Mais le concept général est très original et vaut le détour. Vous aimez les nouvelles ? Alors, foncez !
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Sous la couverture

Un livre qui rend hommage aux livres ne peut que me plaire !







"Sous la couverture" est un titre quelque peu curieux ne trouvez-vous pas ? Pour ma part, je me suis posée des questions, je me demandais à quelle couverture l'auteur faisait référence. A celles des livres ? A celles qui se trouvent sur notre lit ? D'une boîte hermétique... Bref, il y a de quoi se poser des questions mais en ouvrant le livre on comprend vite que l'auteur veut nous entraîner avec lui dans des histoires où les livres et les mots tiennent une très grande place.







La première nouvelle "Fellation" est là pour marquer le lecteur d'entrée de jeu. L'auteur a pris un pari risqué parce qu'avec un titre pareil, j'aurai pris mes jambes à mon cou depuis belle lurette mais je l'ai lu et j'ai bien fait ! L'auteur nous montre à quel point les mots pris au premier degré peuvent être trompeurs et traîtres à la fois. J'ai été étonné par le chemin emprunté par l'auteur mais ça marche.







Ce recueil n'est pas linéaire, il n'y a pas de fil conducteur et c'est la force de ce livre. L'auteur fait ce qui lui plaît, comme bon lui semble et ça fonctionne ! Il a su rendre son récit intéressant, nous offrir un livre surprenant.







Pour découvrir cet ouvrage, il faut se laisser porter par la rivière de mots qui tombent ligne après ligne, pages après pages pour arriver au final.







Je ne vous parle pas volontairement des nouvelles car je préfère vous laisser le soin de le découvrir par vous-même. J'ai fait une exception pour "Fellation" car l'auteur en parle dans la première de couverture mais j'ai tout fait pour garder le secret.







Je vais vous parler de l'ouvrage en général. Le récit est de qualité, une plume intéressante, jeune et dynamique. Vous dire que j'ai été charmé par toutes les nouvelles seraient un mensonge. Certaines m'ont plu comme "Monochrome", d'autres un peu moins comme "Fiction" mais il en faut pour tous les genres et tous les goûts. La continuité est bien, c'est réglé comme une chanson de Chopin.







En conclusion, "Sous la couverture" est un ouvrage original qui rend hommage aux mots comme seuls les livrauvores pourraient apprécier...
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