Rasha Khayat

À l’époque, le trajet jusqu’à l’aéroport nous semblait encore être un véritable rallye dans le désert. On roulait pendant une éternité sur des routes bétonnées qui s’étiraient, tremblantes, telles des veines bleues dans la grisaille sans fin du désert. Tout au plus, de temps en temps, surgissaient un panneau publicitaire, la carcasse d’une maison, un chantier.
Plus rien ne rappelle désormais ces trajets épiques. De l’aéroport, une autoroute neuve à huit voies débouche directement sur une banlieue stérile. La ville a englouti le désert.