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Critiques de Raúlo Cáceres (30)
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Les saintes eaux

Tout commence quand une ancienne étudiante en psychologie de notre héroïne disparaît en plein appel vidéo alors qu'elle était en train de raconter son quotidien dans l'étrange village où elle séjourne !



Une grande enquête au cœur de ce village reculé dans la montagne commence alors ! Et quel village ! Population fanatique, famille de sorcières, mystiques païens... auxquels s'ajoute une base militaire et un passé historique imprégné de légendes... C'est vraiment beaucoup pour un petit pays comme Agua Calientes ! D'ailleurs, tout ce petit monde semble au bord de la rupture depuis que la population est prise d'étranges crises de folie orgiaque !



Une histoire bien ficelée, une héroïne haute en couleur et des scènes de sexes toutes les 2 pages : cet album est vraiment un indispensable pour les amateurs de récits denses, mais intenses !

Porté par une mythologie intelligente et un dessin d'une très grande qualité, jusque dans le découpage des planches particulièrement créatif et dynamique : une œuvre unique !
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Passions et Frissons : Art book

J'ai reçu ce livre à l'occasion d'une opération "Masse critique". Merci à Babelio pour l'organisation de ce genre d'évènement pour la promotion des livres.

Quand on ouvre cet ouvrage, on est tout de suite convaincu que la mention « art book » n'est pas usurpée. Il y a dans les dessins de Raulo Caceres, la minutie d'un miniaturiste du 17ème siècle alliée à l'onirisme puissant d'un Jérôme Bosch ou d'un Bruegel et le fantastique d'un Füssli. le résultat est puissant pour une oeuvre, magistralement servie par une technique irréprochable. le choix du noir et blanc oblige le spectateur à s'imprégner lentement mais sûrement de ce qui est mis en scène, parce qu'il faut longuement contempler pour adhérer à cette déferlante pornographique sans frein, barrière ou tabou et accepter ce noir et blanc qui peut agresser parfois.

L'artiste joue avec tous les codes, ceux de la peinture classique, des mythes, de la littérature, codes que son trait sûr transcende pour mieux les transgresser. C'est subversif à souhait et impacte fortement le ressenti, la charge érotique, différente de celles des bandes dessinées d'auteurs connus comme que Magnus, Milo Manara, Bruno Crepax ou Paolo Eleuteri Sierpieri.

Habituée au narratif et au graphisme de ces derniers, j'ai mis beaucoup de temps à m'immerger dans le monde plus trash de Raulo Caceres. Mais je salue ses qualités graphiques et son imagination sans bornes.

Cet art book est à réserver à un public plus qu'averti, amateur de sensations fortes, très fortes.

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Eros & Thanatos - Art book

Merci à Babelio et éditions Tabou pour l'envoi de cet album lors de la dernière Masse Critique Graphique.

Cet ouvrage nous présente sur 80 pages une certaine représentation de la femme entre érotisme et pornographie à travers différents univers : fantasy, horreur, science fiction...

Même si le dessinateur est talentueux, je n'ai eu aucune émotion à la découverte de ces illustrations, ça m'a parfois même dégoûtée plutôt qu'exciter. Peut-être émeut-il plus les hommes que les femmes?

Mais je suis sortie déçue de cette découverte. J'ai aimé les clins-œil au seigneur des anneaux, j'ai cependant eu beaucoup de mal sur les illustrations de femmes torturées, violentées... Il faut néanmoins plusieurs visionnages pour apprécier tous les petits détails minutieux que Raulo Caceres propose.

Bref, une drôle de découverte, un peu déstabilisante.





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Eros & Thanatos - Art book

Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre.

On ne va pas se mentir, c'est la première fois que j'ai un ouvrage comme ca entre les mains. C'est assez déstabilisant au début.

Ce que j'ai trouvé dommage , c'est que la plupart des artistes (voir tous si ma mémoire est bonne) sont des hommes. J'aurai apprécié voir comment des artistes féminines voient et dessinent dans cet univers assez particulier.
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Eros & Thanatos - Art book

Merci à babelio et son opération masse critique pour l'envoi de cet ouvrage.

Il ravira les personnes adeptes de l'art dans le domaine erotique. Les dessins sont extrêmement détaillés, à caractère erotique voire pornographique pour quelques uns, sur fond souvent fantasy, ou horrifique.
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Elisabeth Bathory

Que sait-on de la vraie « Comtesse sanglante », Erzsébet Báthory ? Que l’aristocrate fut accusée, jugée et reconnue coupable de tortures et d’assassinats de jeunes femmes dans la Hongrie du XVIème siècle, et qu’on la condamna à l’enfermement dans son château du village de Čachtice jusqu’à la fin de ses jours, qui survint en 1614 (...) La comtesse hongroise se baigna-t-elle vraiment, comme on le raconte, dans le sang des vierges pour préserver sa beauté ? Qu’importe ! L’imagination de Cáceres met en scène, avec Elisabeth, une « créature libérée, maligne et heureuse », et par là même fascinante, au fil d’un récit au long cours où elle s’épanouit dans tous les vices. (...) Le scénario voyageur et documenté explore le mythe sous ses multiples incarnations folkloriques (le buveur de sang des Carpathes n’est pas le seul monstre du genre, on en trouve des équivalents en Asie, en Afrique…), et les nombreux personnages se croisent au gré d’une collection ébouriffante de perversions.

Ma chronique complète est sur Khimaira !


Lien : http://www.khimairaworld.com..
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Captain Swing et les pirates électriques de C..

Alors qu’il patrouille dans les rues sombres et malfamées du Londres de 1830, à la recherche d’un mystérieux criminel surnommé Captain Swing, Charlie Gravel est alerté par la crécelle d’un collègue. Suivant cet appel à la rescousse, il tombe nez-à-nez avec l’homme que tout le monde recherche. Uniquement armé d’une matraque, le jeune Peeler ne peu malheureusement pas grand-chose face à ce suspect armé d’un pistolet à balles d’énergie, qui saute par-dessus des murs de trois mètres de haut et qui s’enfuit finalement à bord d’une barque volante.



Après une excellente trilogie ("Black Summer", "No Hero", "Supergod") mettant à mal le mythe des super-héros, Warren Ellis récidive chez Milady Graphic avec un one-shot de quatre épisodes mêlant flibusterie, polar, technologie et critique sociale. L’auteur très prolifique installe cette fois une ambiance steampunk dans une Angleterre du début du XIXème siècle où la science est monopolisée par la haute société.



C’est en suivant les pas d’un jeune policier bien décidé à mettre la main sur l’assassin de ses collègues, que le lecteur découvre un univers riche et intriguant où personnages charismatiques et phénomènes surnaturels se mêlent intelligemment au Londres d’antan. S’inspirant du

leader mythique des Swing Riots, mouvement contestataire né de l'appauvrissement des travailleurs agricoles du sud de l'Angleterre en 1830, Warren Ellis donne vie à un scientifique révolutionnaire qui cherche à donner l’accès à la science au peuple.



En insérant des textes informatifs à cette aventure énergique, le scénariste ralentit certes le rythme de son récit, mais il parvient également à distiller de nombreuses informations intéressantes qui enrichissent brillamment cette histoire axée sur le divertissement. Usant d’un style très détaillé et proposant des planches assez sombres qui permettent de mettre en valeur les phénomènes électriques, le dessinateur espagnol Raulo Caceres enveloppe la capitale londonienne d’une atmosphère particulière qui s’installe au diapason d’une lecture très plaisante.

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Les saintes eaux

Raúlo Cáceres donne dans la BD pornographique, et Les Saintes Eaux se place sans conteste parmi les tous meilleurs titres du genre. L’intrigue passionnante aux contours mystérieux et fantastiques conduit Melania, héroïne nymphomane, à explorer tous les recoins d'une cambrousse archaïque. Chaque étape de ses investigations (et, pour ainsi dire, chacune ou presque des pages du volume) se caractérise par des excès sexuels délirants, passant en revue un large spectre de déviances. D’un point de vue graphique, le bouquin enchaîne les tours de force en s’affranchissant totalement des canons de composition traditionnels de la bande dessinée (les limites des cases explosent) et en donnant à voir des anatomies croquées en noir et blanc avec un art impressionnant du clair-obscur.

Ma critique complète sur Khimaira !
Lien : http://www.khimairaworld.com..
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Extinction Parade, tome 1 : Le carnaval de ..

J'avoue avoir été très attiré par cette couverture qui est sublime dans l'expression du visage vampiresque. Par la suite, on est presque assommé par une narration qui va être omniprésente tout le long de ce récit.



Il y a beaucoup de descriptions sur l'état du monde vu par deux vampires qui voient augmenter la concurrence par le biais de hordes de morts-vivants décimant la population mondiale. Il n'y aura bientôt plus de viande et il faudra sans doute faire la queue.



Au début, j'ai été un peu dubitatif. Par la suite, j'ai apprécié même si le rythme de l'intrigue est très lent et qu'il ne se passe pas grand chose. Il faut dire que les dessins sont réellement de toute beauté et qu'on admire de belles planches. Certes, c'est trash et gore mais avec un sens aigu de la réalisation.



L'originalité de cette oeuvre est sans doute de placer des vampires au centre de l’intrigue et de les intégrer à un univers zombies.
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Captain Swing et les pirates électriques de C..

Découverte intéressante, mais qui, malheureusement, ne m’a pas convaincu. En effet, la bande dessinée est entre coupée de planches illustrées d’images d’objets provenant de revues anciennes plutôt agréables, mais sans grand intérêt. Je n’ai été accroché par aucun personnage et la trame de l’histoire est tout au plus une bonne introduction. Quand au dessin, certes travaillé, son trait épais, lourd, enlève tout attrait aux détails pourtant nombreux. Les couleurs sont en accord avec l’ambiance générale et la maquette est très réussie.



En conclusion, voilà un ouvrage qui me laisse sceptique. Une trame brouillonne, mais intéressante et que j’ai envie de voir plus développée. Une maquette et des couleurs en accord, mais un dessin aux traits grossiers que je n’ai pas apprécié.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Captain Swing et les pirates électriques de C..

Captain swing et les pirates électriques de Cindery Island, est un comics généreusement pourvu d'un titre à rallonge, scénarisé par Warren Ellis, et dessiné par Raulo Caceres.



Et ça ne m'a plus convaincu que cela, le scénario est assez simple, rien d'innovant et de très original. C'est tout simplement l'histoire d'une rébellion par la technologie, ou notre protagoniste, va se faire charmer par la cause.

Je n'ai d'ailleurs pas très bien compris l’intérêt de mettre des pages juste écrites coupant entre deux planches sans illustrations de l'histoire, ce qui ne faisait que couper le rythme du récit.

De plus j'ai pas du tout accrocher au dessin, qui trop sombre, et trop détailler, fait que finalement on a du mal, à bien distinguer la case. Et ce qui m'a d'autant plus gêner c'est les têtes et expression des personnages, qui sont à mon goût très peu réussi.



Bref, ça ne m'a pas du tout convaincu, et je ne le recommande pas spécialement.
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Cinema Purgatorio, tome 1

Une très agréable surprise, avec des planches très belles et des idées qui nous interpellent !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Cinema Purgatorio, tome 1

Certainement que la lecture récente de À Rome avec Nanni Moretti et le visionnage de Journal intime du même Moretti m'a fait associer Cinema Purgatorio, le projet de Alan Moore et de Kevin O'Neill, avec Cinema Paradisio de Giuseppe Tornatore. Cette association vaut pour les titres des deux oeuvres et s'arrête-là. Et Moretti, en quelque sorte, fait un lien également dans la première partie de Journal intime avec la dénonciation de la consommation d'images dont celles des films d'horreur.



Projet en partie financé par un kickstarter*, édité aux États-Unis par Avatar Press et en France par Panini Comics, Cinema Purgatorio est un projet à contraintes. Voulu comme une « anthologie de l'horreur en noir et blanc » (Moore), chaque épisode doit faire un maximum de huit pages (ici, pour chaque histoire, les épisodes 1 à 4 sont reproduits) et être réalisé en noir et blanc. La maîtrise de la première contrainte, éloignée des habitudes des comics, signifie pour les auteurs « la capacité et la discipline pour écrire une histoire de vingt pages » (Silence dans la Salle, préface); la maîtrise de la deuxième contrainte empêche les dessinateurs de « masquer leurs points faibles [en utilisant] les progrès techniques en matière de colorisation numérique » (Silence dans la Salle, préface).



À l'affiche du tome premier du Cinema Purgatorio, cinq histoires avec un casting de scénaristes et de dessinateurs plutôt aguerris :



- Cinema Purgatorio (Alan Moore & Kevin O'Neil) : l'histoire d'un cinéma qui propose à l'affiche des films sombres et grotesques;

- A More Perfect Union (Max Brooks & Michael DiPascale) : une uchronie sur la guerre de Sécession, et notamment la bataille de Gettysurn, dans laquelle Confédérés et Unionistes ne combattent pas les uns contre les autres mais au cours de laquelle les humains s'opposent à des fourmis géantes ;

- Code Pru (Garth Ennis & Raulo Caceres) : on suit le quotidien de Pru, une jeune femme qui appartient à une branche spéciale de la police s'occupant de monstres, des paranormo-américains, comme des vampires, des momies, des Frankenstein, ...

- The Vast (Christopher Gage & Gabriel Andrade) : une histoire de monstres à la Godzilla qui ont dévasté l'Australie et se propagent à travers le monde ;

- Modded (Kieron Gillen & Igancio Calero) : une version pour adultes des Pokémon où, dans un monde post-apocalptyque, les humains capturent des démons, les « moddent » et les font se combattre.



Les cinq histoires sont très dynamiques, bien déjantées - particulièrement « Modded » -, noires, bourrées d'humour (noir) et de références diverses et variées et également en lien avec des sujets sociétaux (comme le sort des minorités dans « Code Pru »).



Prenez votre ticket, faites-vous guider par l'ouvreuse jusqu'à votre place - le pop-corn est déconseillé à certaines âmes sensibles qui pourrait le régurgiter - et profitez de ces cinq histoires en attendant la suite.



* La vidéo de présentation d'Alan Moore est visible ici : https://www.kickstarter.com/projects/avatarpress/alan-moores-cinema-purgatorio?lang=fr

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Extinction Parade, tome 1 : Le carnaval de ..

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2013/2014, écrits par Max Brooks, dessinés et encrés par Raulo Caceres. La mise en couleurs a été réalisée par Digikore Studios.



Le récit se passe de nos jours ; il commence à Kuala Lumpur, alors que l'infestation de zombies a déjà commencé. La narratrice (elle n'a pas de prénom) est une vampire ; elle réside dans un hôtel avec Laila et Anson, 2 autres vampires. Elle explique qu'en tant qu'immortelle elle éprouve un rapport au temps un particulier, les décennies passant sans laisser beaucoup de souvenirs marquants, et le siècle passé semblant n'être qu'hier. Le récit montre les massacres perpétrés par les hordes de zombies, avides de chair fraîche. Ce n'est pas la première fois que les vampires assistent à l'apparition de zombies, et ils sont confiants dans le fait que les humains ont toujours réussi à juguler ces manifestations. Ces 3 vampires se sentent d'autant moins concernés que les zombies sont incapables de les ressentir. Ils ne sont attirés que par les individus vivants, leurs sens ne détectant pas ces demi-vivants que sont les vampires. Il faudra le suicide de leur serviteur au milieu d'une horde de zombies pour que ces vampires prennent conscience que l'infestation a pris des proportions telles que l'humanité est menacée, que leur source de nourriture risque de se tarir.



Max Brooks s'est fait connaître en écrivant Guide de survie en territoire zombie, puis Attaques répertoriées et World War Z qui a été adapté en film World War Z avec Bradd Pitt. La présente histoire correspond à l'adaptation en bandes dessinées d'une de ses nouvelles qu'il a transposée lui-même. Il est possible de déceler des traces de cette origine dans le fait que l'histoire est racontée à parts égales par les dialogues, et par la voix intérieure de la vampire.



Max Brooks a dosé avec soin les passages où la vampire expose les particularités de sa condition, et ceux où le dialogue permet aux personnages de réagir aux événements. Contre toute attente, il n'y a pas de hiatus entre ces de modes de narration, l'un prenant le relais de l'autre naturellement.



Brooks ne s'attarde pas sur les règles qui régissent la condition de vampire, le lecteur comprend rapidement qu'ils sont sensibles à la lumière naturelle, qu'ils sont de nature sauvage (appréciant la chasse à l'humain, et le ressenti de la peur dans leur proie) et qu'ils prennent un plaisir certain à tuer leur proie avec une forme de cruauté. De même la vampire ne raconte pas l'histoire de sa race au fil des âges de l'humanité. Elle énonce plutôt des considérations sur la condition vampirique : l'écoulement différent du temps, la facilité de se nourrir d'humains, les règles strictes sur la discrétion et le contrôle de la population de vampires pour ne pas être inquiétés, la difficulté de passer inaperçu à l'ère moderne (avec la multiplication des bases de données et des contrôles informatiques de tout type), l'absence de soucis matériels grâce à l'asservissement de quelques serviteurs humains s'occupant de toute la logistique (de la gestion des comptes en banque, jusqu'à la fourniture de fax papiers, ou le nettoyage de vêtement souillés de sang) et une forme de détachement ou de lenteur de réaction du fait leur invulnérabilité.



Max Brooks sait évoquer la douceur de vivre des individus de cette race, vivant en tant que parasite de la race humaine (au sens biologique du terme). Le lecteur ressent la volupté de cette vie dorée, débarrassée de tout souci matériel, protégée par l'esprit d'entreprise de l'humanité, capable de se débarrasser elle-même des dangers qui la menace.



L'équilibre de la narration tient beaucoup aussi à la personnalité graphique du dessinateur : Raulo Caceres. Il s'est fait connaître en mettant en images l'immonde "Psyhcopathe" (écrit par David Lapham, dans l'univers de zombies Crossed créé par Garth Ennis), l'historique "Crécy" (écrit par Warren Ellis) ou encore le steampunk Captain Swing (également écrit par Warren Ellis). Ses dessins sont hyper détaillés, avec un goût prononcé pour le gore.



Caceres se complaît dans la représentation des chairs en putréfaction, dans les viscères pendants, dans les plaies béantes, dans le sang qui coule. Il fait preuve d'une réelle inventivité pour imaginer toutes sortes de dégradations et violations de la chair, pour imaginer blessures et sévices, écartèlement et éviscérations. Le lecteur ressent pleinement la faim inextinguible et aveugle des zombies pour la chair humaine, il contemple toute la sauvagerie des vampires en train de se nourrir.



Lorsque la vampire réfléchit à sa condition de vampire, à la relation parasitique qui lie les vampires à l'humanité, au manque d'esprit d'entreprise de sa race, les images montrent les horreurs perpétrées par les zombies. Lors des affrontements physiques, la chair est éventrée, les viscères volent dans des images qui réussissent à être choquantes, et à impliquer le lecteur alors même que les 2 factions n'appartiennent pas à l'humanité.



Raulo Caceres n'épargne rien au lecteur, ne laisse rien dans l'ombre, ne laisse rien à l'imagination du lecteur. Ses dessins se vautrent dans le gore, sans hypocrisie, sans concession. Il vaut mieux être prévenu, et être amateur du genre pour pouvoir les apprécier. Pourtant ce récit ne peut pas être réduit à un simple exercice de style gore, les réflexions de la vampire mettent le lecteur dans la situation d'un individu privilégié n'ayant pas à s'inquiéter des détails matériels de la vie, dans la situation d'une race consommant de l'humain sans s'inquiéter. Bien souvent les réflexions de la vampire font écho à nos propres comportements de consommateurs de ressources naturelles, de citoyens sans conscience écologique ou énergétique. Ces considérations font apparaître que ces monstres dévorant tout sur leur passage, se gorgeant de liquide vital sans crainte des conséquences sont si proche du consommateur de base, qu'il est impossible de ne pas s'y reconnaître. Avec leur narration rentre-dedans et explicite, Max Brooks et Raulo Caceres exposent des vices beaucoup trop humains pour pouvoir y être insensible.
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Captain Swing et les pirates électriques de C..

Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre, soit les 4 épisodes parus en 2010/2011.



À Londres, en 1830, un policier municipal est retrouvé empalé sur les grilles d'une demeure, ses intestins se dévidant à l'extérieur, par une ronde de 3 de ses collègues. Charlie Gravel et ses collègues sont tirés de la contemplation du cadavre les tripes à l'air, par le bruit d'une crécelle signifiant qu'un autre policier appelle à l'aide. Ils tombent face à face avec un individu tout de noir vêtu ayant chaussé d'étranges bésicles qui crépitent dans la nuit. Constatant son infériorité numérique, Captain Swing s'enfuit et échappe à ses poursuivants grâce à ses bottes étranges et crépitantes qui lui permettent de sauter par-dessus les murs de clôtures. Charlie Gravel va recroiser la route du Capitaine Swing dans un complot qui implique également les gendarmes nationaux.



Ce n'est pas la première fois que Warren Ellis s'adonne au rétro-futurisme, avec une touche de steampunk : Aetheric Mechanics (en anglais) qui se déroule en 1907 avait déjà prouvé sa capacité à s'inspirer d'un genre littéraire pour une histoire pleine de saveur. Ici, Ellis remonte un peu plus loin dans le temps pour un récit steampunk dans l'esprit, même si le magnétisme prend la place de la vapeur.



L'histoire est illustrée par Raulo Caceres qui avait déjà mis en images Crecy (en anglais) de Warren Ellis, et une partie des premières aventures de William Gravel également d'Ellis. Il a également fait dans le zombie et l'abject avec le troisième tome de "Crossed" : Psychopath (en anglais). Caceres est un dessinateur appliqué, qui soigne chaque trait de chaque case et qui ne rechigne pas au détail. Il a un style légèrement suranné qui évoque parfois celui d'Eduardo Baretto, en moins naïf. Ce qui est vraiment agréable, c'est que Caceres fait tout ce qu'il faut pour que le lecteur puisse se sentir dans le même environnement que les personnages. Il ne manque pas un seul pavé mouillé dans les rues de Londres. Les façades de Bow Street présentent toutes leurs briques, ainsi qu'une architecture authentique. Les intérieurs disposent d'une décoration d'époque. Les uns et les autres s'habillent avec des vêtements crédibles. Et les visions des toits de Londres avec leurs cheminées sont dépaysantes et évocatrices. Le mélange d'artisanat (métallurgie et ébénisterie) avec la technologie d'anticipation atteint un équilibre en état de grâce (en particulier une magnifique balle de révolver finement ouvragée). Il n'y a peut être que les visages qui manquent de mesure et de nuances dans leurs expressions. Le décolleté du seul personnage féminin dénote également une facilité aguicheuse, dans ces illustrations plutôt réalistes. Par contre, les responsables des couleurs ont opté pour des teintes très sombres qui s'ajoutent à un encrage déjà bien appuyé, et il faut prévoir un environnement avec une forte luminosité pour distinguer tous les détails.



De son coté, Ellis a également vu les choses en grand, malgré le nombre de pages relativement faible. Il a inséré quelques pages de textes (entre 4 et 6 par épisode, en très gros caractères) pour approfondir le contexte de l'histoire, avec pour commencer un rappel historique sur la différence entre les "Copper" (policier municipal londonien) et les "Bow street runners" (policiers sous les ordres des magistrats). Ellis a donc l'ambition de raconter une aventure haute en couleurs, distrayante, fantastique, mais aussi d'intégrer une dimension sociale. Effectivement l'aventure est au rendez-vous avec un goût de merveilleux technologique qui fleure bon les romans pour jeunes adolescents du dix-neuvième siècle. Effectivement, les personnages se divisent entre les bons et les méchants. Mais très vite, le camp des bons se révèle plus complexe que prévu. Warren Ellis réussit à développer les caractéristiques psychologiques du Capitaine Swing et de Charlie Gravel, et à leur donner des motivations complexes. Ces dernières reflètent aussi bien les idées sociétales de l'époque que leurs personnalités. Si le récit semble se terminer sur une fin trop classique, la dernière page de texte ouvre la narration sur une problématique éloignée des clichés manichéens. Ellis a su transcrire sous forme de récit d'aventures, une problématique philosophique complexe et d'une actualité toujours plus délicate et paradoxale dans notre société.



Derrière son apparence de récit d'anticipation du dix-neuvième siècle, avec une légère composante steampunk, Warren Ellis et Raulo Caceres projettent le lecteur dans un Londres aussi réel que fantasmé en 1830, pour de grandes aventures mettant en évidence une question de fond sur la nature du progrès scientifique et sa classe sociale.
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Captain Swing et les pirates électriques de C..

Warren Ellis n'a pas son pareil pour inventer des univers irréels et originaux mais toujours porteur d'une critique sociale qui trouve écho dans notre monde, et ce Captain Swing ne déroge pas à la règle, sur une base de Steampunk où l'électricité remplace la vapeur...
Lien : http://www.psychovision.net/..
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Captain Swing et les pirates électriques de C..

Un peu court, il faut du temps pour accepter le dessin très chargé de Caceres, appréciable sur les éléments steampunk mais limite écœurant sur les visages, et plus encore les cadavres, en tout cas très loin des habitudes graphiques européennes. En attendant de lire le romande Mark Hodder sur le même personnage, couronné du prix Hugo et publié chez Bragelonne.
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Captain Swing et les pirates électriques de C..

1830, à Londres. Deux factions de justice s’affrontent à chaque crime pour affirmer leur pouvoir : les Peelers, les précurseurs de la police londonienne à peine armés, et les Runners, de fieffés voyous qui dépendent des magistrats. Et puis il y a le bandit recherché par les deux factions : le Capitaine Swing, une sorte de Robin des Bois aux yeux lumineux qui peut réaliser des bonds gigantesques. Un des Peelers, Charlie Gravel, se trouve pris malgré lui dans des aventures folles dont on ne retient qu’une chose : Le Capitaine Swing est mort, vive le Capitaine Swing !

Les dessins sont particuliers, et certains critiques trouvent que les encrages sont trop appuyés. Mis à part ce détail, le comics est un très bon exemple de ce qu’est le steampunk, avec des clins d’œil à la mythologie populaire londonienne que sauront goûter les connaisseurs, et un réel engagement politique mis en avant par les pages disséminées de-ci, de-là, du journal du Capitaine dans lequel il développe sa philosophie libertaire et égalitaire, agrémentées de schémas à la Léonard de Vinci. Le procédé a l’avantage de briser le rythme effréné de l’intrigue et donne lieu à plusieurs lectures. Intéressant, donc.


Lien : http://www.reseau-colibris.fr
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Captain Swing et les pirates électriques de C..

Voilà un bon petit comics à la sauce steampunk parcourue par des pirates qui ont découvert les atouts de l’électricité avant les autres. L’histoire se déroule à Londre en 1830. Un policier est abattus dans la rue d’une façon bien macabre. Un homme muni d’un appareil étrange arrive à sauter plus de trois mètres sans aucune difficulté. Il est suspecté du meurtre mais tout est beaucoup plus complexe que cela. Quand l’un des policiers voit de ses yeux un navire volant vibrant aux lumières de l’électricité, il n’en croit pas ses yeux et décide de trouver à qui il a vraiment à faire et il ne sera pas déçu de sa découverte.



Belle narration, les dessins et l’ambiance sont fort appréciables. Un bon moment de lecture parmi ces pirates électriques…
Lien : http://scrambledspirit.wordp..
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Captain Swing et les pirates électriques de C..

Je ressors de ma lecture mitigée.

L'histoire est excellente, originale et bourrée de steampunk - genre que j'adore. C'est d'ailleurs pour ça que je l'ai choisie, et sur ce point, j'ai été comblée ! Le 19ème siècle était une époque révolutionnaire pour ce qui est des innovations techniques, et c'est brillamment mis en avant dans "Captain Swing"...

J'ai aussi beaucoup aimé toutes les pages de "texte" expliquant le pourquoi de cette histoire, donnant des explications sur les différentes polices de Londres...



Mais en même temps, j'ai trouvé que tout allait trop vite. "Captain Swing" aurait mérité quelques pages de plus, afin d'approfondir un peu plus les personnages. De plus - et c'est là un avis purement personnel - j'avoue avoir été un peu déçue par les dessins : j'ai trouvé l'ensemble "grossier". Pas dans le sens "mal dessiné" (bien au contraire, tout est dessiné dans les détails) mais plutôt dans le sens "traits trop exagérés".



En bref,les fans de steampunk adoreront, les autres trouveront cela sans plus mais tous passeront un bon moment.

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