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Citation de Gulag


Montgolfier.
Ses mains effleurèrent la corde de feu, la toile éclatante de blancheur, les piqûres de fil brûlant comme l'été. Ses mains alimentèrent de laine et de paille la flamme vacillante.
Montgolfier.
Il suivit des yeux le doux balancement, la houle et le roulis de l'immense poire argentée, indéfiniment bercée, que les poussées de gaz canalisé gonflaient petit à petit. Aussi muette qu'un dieu, dont la tête assoupie retomberait sur la terre de France, la diaphane enveloppe de toile, ce grand sac d'air chauffé par la flamme, allait, d'un instant à l'autre, s'arracher à la force de la pesanteur et s'envoler, libre, dans les airs. Attirés toujours plus haut vers les mondes bleutés du silence, son frère et lui navigueraient, calmes et apaisés, au milieu des îlots de nuages où dorment les éclairs farouches. Dans ces gouffres et ces abîmes inexplorés, où ne parviennent jamais ni chant d'oiseau, ni cri d'homme, le ballon s'apaiserait à son tour. Ainsi lancés à la dérive, aussi bien lui, Montgolfier, que tous les hommes à travers lui entendraient le souffle démesuré de Dieu et le pas solennel de l'Eternité.
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