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Les livres inquiètent, les livres dérangent. C'est peut-être pour cette raison que tant de gouvernements ont voulu les interdire. Savez-vous quel roman raconte ce moment où le pouvoir décide de brûler les livres ?
« Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury, c'est à lire en poche chez Folio.
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Il n'y a pas besoin de brûler des livres pour détruire une culture. Juste de faire en sorte que les gens arrêtent de les lire.

Si vous ne voulez pas qu'un homme se rende malheureux avec la politique, n'allez pas lui casser la tête en lui proposant deux points de vue sur une question ; proposez-lui en un seul. Mieux encore, ne lui en proposez aucun. Qu'il oublie jusqu'à l'existence de la guerre. Si le gouvernement est inefficace, pesant, gourmand en matière d'impôt, cela vaut mieux que d'embêter les gens avec ça. La paix, Montag. Proposez des concours ou l'on gagne en se souvenant des paroles de quelque chanson populaire, du nom de la capitale de tel ou tel Etat ou de la quantité de maïs récolté dans l'Iowa l'année précédente. Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de "faits" qu'ils se sentent gavés, mais absolument "brillants" côté informations. Ils auront l'impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du sur place. Et ils seront heureux parce que de tels faits ne changent pas. Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie pour relier les choses entre elles. C'est la porte ouverte à la mélancolie.
[...] Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de «faits», qu'ils se sentent gavés, mais absolument «brillants» côté information. Ils auront l'impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du sur-place.
"Après tout, on vit à l'époque du kleenex. On fait avec les gens comme avec les mouchoirs, on froisse après usage, on jette, on en prend un autre, on se mouche, on froisse, on jette."
Si vous voulez bachoter, allez à la fac. Si vous voulez vous éduquer, lisez.
Vis comme si tu devrais mourir dans dix secondes. Regarde le monde. Il est plus extraordinaire que tous les rêves fabriqués ou achetés en usine.
[...] - Qu'est-ce qui s'est passé ?
- On a brûlé un millier de livres. On a brûlé une femme.
- Et alors ?
...
- Tu n'étais pas là, tu ne l'as pas vue. Il doit y avoir quelque chose dans les livres, des choses que nous ne pouvons pas imaginer, pour amener une femme à rester dans une maison en flammes; oui, il doit y avoir quelque chose. On n'agit pas comme ça pour rien.
Les bons écrivains touchent souvent la vie du doigt. Les médiocres ne font que l’éffleurer. Les mauvais la violent et l’abandonnent aux mouches.
Il n'y a pas besoin de brûler des livres pour détruire une culture. Juste de faire en sorte que les gens arrêtent de les lire
« Je ne pense pas par moi-même. Je fais simplement ce qu’on me dicte, comme toujours. » (p. 127)