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3.4/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 11/06/1940
Biographie :

Raymond Farina, né le 11 juin 1940 à Alger (alors en Algérie française), est un poète et traducteur français.
Il vit à Saint-Brieuc et est auteur d'une dizaine de recueils parmi lesquels :
1980 "La Prison du ciel"
1892 "Archives du sable"
1984 "Fragment d'Ithaque"
1984 "Pays"
1988 "Anecdotes"

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Anachronique 5
DANS TA MAISON SUR LES NUAGES…


Extrait 2

Tu trouves belle
mon étudiante
et tu veux nous offrir
un lapin aux yeux rouges
Comment te faire comprendre
que notre chambre
est minuscule
que nous dormons au fond
d’un grand ciel de symboles
que jour après jour
nous partons
à travers la blanche agora des pages
vers des sagesses
de thym et de basilic
que l’on peut seulement
respirer
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L’OISEAU ENCORE (fragment)
  
  
  
  
(…)
Il n’apporte plus de questions,
il n’apporte plus de présages,
mais il est là, heureusement,
dans les moments où l’avenir
se dissout dans ta nostalgie,
où ton cœur affolé
cherche son ancien rythme
tandis que tes deux tempes savent
ce qu’il te reste encore de temps
pour faire des adieux discrets
à ce qu’il te reste d’amis,

à cet instant où l’aube
vient soudain effacer
ton dernier cauchemar,
ta dernière insomnie,
et qu’il jaillit du grand manguier
du jardin créole d’en-face
pour renouveler ta surprise,
ton étonnement d’être en vie.
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Ce trop de légèreté



Méfiant devant le participe
qui sème trop d'évanescences,
fasciné par les adjectifs,

il voit le parfum d'une rose
l'exacte douceur d'une peau,
sait écouter le clair-obscur,

aimerait tant
palper la peau,
mordre la pulpe,
savoir quelques saveurs.

Aimerait être moins léger,
avoir un fragment de matière
– pour y perdre ses souvenirs.

Aimerait à peine apparaître,
ombre incapable d'oublier,
que ne se rappelle personne
et dont rien ne garde la trace.
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POSSIBLES

    " C'est ainsi qu'on vient parfois au monde…"
    Lord Byron, Lettres et journaux intimes.



Se souvient d'un pays
où il a failli naître,
d'une maison possible,
cherchant une mémoire où vivre,
de possibles vergers,
navigant sur son souffle.

Se souvient d'ancêtres possibles
‒ purs profils calligraphiques,
silhouettes cursives,
sur la page de saisons possibles ‒

se souvient d'amis invisibles
dans les livres-silences
où les secondes neigent,
de visages sans noms
et de noms sans visages,
dans la fable d'hier.

p.9
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UN PRINTEMPS SANS FENÊTRE



ET LE VERT EN MÉMOIRE

LE JARDINIER FOU / 2

Qu’érablement l’érable allume,
avant l’automne et bien après,
hors des saisons, contre leur rythme,
sa rouille dorée, flamboyante !
Que je lysse en toute innocence,
virgilement, amarylisse !
Que j’encense alors que dénigrent
les pisse-froid et les censeurs,
que je fleure le romarin
quand tant de particules fines
mettent les poumons au supplice !
qu’avec tendresse je muguette,
si le muguet est interdit !

p.9
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La patience des pierres
  
  
  
  
N’impose pas un nom aux pierres
ni quelque parenté stellaire.
Ne cherche pas un sens en elle,
une langue d’avant Sumer,
d’avant babil, d’avant Babel,
qui ne s’écrit ni ne se parle.

Elles n’espèrent rien de toi,
se contentent de recevoir,
sans une once de gratitude
envers les jours et les saisons,
une part d’ombre et de soleil,
la fraîche occasion d’un soir,

en supportant sereinement
aubes crépusculaires
et hivers luthériens,
despotiques soleils
et simouns incendiaires.

Ne leur vole pas leurs secrets :
murmures et lueurs possibles,
fines rafales cristallines,
éclairs dans leurs lointains intimes.
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Réminiscences



La Leçon des Choses
extrait 1

Tout en toi se souvient
de l’offense des choses :
ta chair de tant d’échardes,
ta peau de tant d’épines,
ton sang de tant de crocs.

Enfant tu as imaginé
comme une hostilité des choses.
En les rêvant plus justement
tu parvins pourtant à comprendre
ce que nous apprend l’expérience :
que beauté et bonté s’allient
dans la bourrache et le tilleul,
et que l’ortie, si elle irrite
peut aussi être bénéfique.

La pierre, quant à elle,
N’a jamais eu un cœur de pierre.
Le granit n’offense personne,
il ne demande rien non plus.
Il est là, durable, massif,
ce bloc d’épais silence,
sûr de son destin de poussières.
Inerte, il énerve ceux qui s’agitent.
Tranquille, il n’excite que l’excité
qu’un rêve d’immortalité
pousse à graver son nom partout.
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TRACE DE QUI DE QUOI ?



Trace cherchant,
désespérée,
celui ou celle
qui l'a laissée.

Mais toi qu'es-tu sinon la trace
de ce qui n'est jamais passé :
nuage oublié dans un coin
d'une Bohème d'outre-ciel,
nuage, jamais dépensé,
qu'un ciel a gardé dans sa poche.

N'aie donc que léger pour bagage,
et que le bleu à raconter.
Que ton seul verbe soit partir,
ta seule fable les oiseaux
qui n'ont que le vent pour biographe.

p.35
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UN PRINTEMPS SANS FENÊTRE



ET LE VERT EN MÉMOIRE

LE JARDINIER FOU / 1

Au seuil de mes quatre-vingts ans
au fond de mon confinement,
modestement, je me demande
s’il ne vaudrait pas mieux chercher
à faire alliance désormais
avec tous ceux dont les passions
s’aquarellent en vert et bleu,
tous ceux qui n’ont jamais appris
que l’évangile des mésanges
et militent tranquillement
pour le règne du myosotis.


p.9
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Réminiscences



La Leçon des Choses
extrait 2

Et, pour passer sans transition
de la pierre à la bête,
tu reconnais que le requin,
qui n’est pas plus chrétien que toi,
dévore à belles dents
et sans distinction,
ce qui d’humain ou d’animal
vient traverser son territoire.
Est poisson, pour lui, ce qui nage
et, pour lui, tout poisson se mange.

Mais ne va pas surtout gloser
sur sa férocité,
car certains de tes congénères
le rejettent, vivant, à l’eau,
amputé de ses ailerons,
pour émoustiller le palais
d’extatiques gourmets
qui dépeuplent les océans.
ajoute à l’addition des péchés,
non du pêché mais du pêcheur,
celui de cruauté.
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