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Citation de rejeamar


Je suis sorti, décidé à faire quelque chose de décisif. Je suis arrivé à Rivardville, je suis entré dans la taverne, le gars m’a demandé caisse tu vas boire mon garçon, j’y ai répondu tout, tout ski a, puceron, morpillon. Je n’ai pas tout bu, ça fermait trop de bonne heure. J’ai demandé si on pouvait boire ailleurs dans ce patelin, putain, il m’a répondu oui, attends, je vais t’appeler un taxi, petit. Ce fut un taxi de luxe. Avec un phare rouge sur le dessus, une sirène chromée sur chaque aile et deux chiens sales pour le conduire, pilote, copilote. Qui ne voulait pas se faire payer la course par-dessus le marché complètement désintéressés. Qui se sont vexés quand j’ai insisté, qui ont protesté avec véhémence, à grand coups de pieds, de poings, de matraques. Qui m’ont édifié une fois pour toutes sur la générosité de leurs sentiments quand, après m’avoir hébergé jusqu’au lendemain après-midi, ils ont eu l’air de vouloir me garder encore, indéfiniment. Ce que les deux hagards livides et ahuris qui m’appréhendèrent et m’incarcérèrent ne pourrons pas nier, parce qu’il y avait des témoins, c’est de m’avoir répondu, en me rendant mes bretelles et mes lacets: ’’Qu’on t’aurait maltraité ? Nous? Tu nous as pas bien regardés! S’on t’aurait touché on t’aurait écrasé, avorton’’. Colosses gras, ils n’auraient eu aucun mal, en effet, à me mettre au passé du conditionnel, qui m’avait tout l’air d’être leur manie. Page 38-29
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