En conclusion de l'article de Gilles Boeuf :
Dans la nuit des temps, quand les clans d'Homo sapiens parvenaient au bord des grands fleuves, ils savaient que de l'autre côté commençaient l'inconnu et l'avenir. Aujourd'hui, nous occupons toutes leurs rives et l'avenir nous fait peur.
Frank Lestringant, p.60 :
"Tout ville, a écrit Italo Calvino, reçoit sa forme du désert auquel elle s'oppose." Tout île, de même, reçoit sa forme de la mer sur laquelle elle se surimpose, et qui un jour l'engloutira.
Interview de Nastassja Marin :
Si les chasseurs eux-mêmes disent qu'ils se font déborder par les animaux qu'ils poursuivent, comment pouvons-nous prétendre ne pas nous faire déborder par les gens dont nous poursuivons l'altérité ? [...] ça veut dire qu'il faut restituer la rencontre, les effets que les gens ont sur vous et ceux que vous avez sur eux... De fait, quand vous entrez dans un monde, il devient nécessairement hybride. Traduire un monde de la manière la plus ajustée possible, c'est avant tout traduire les conditions d'une rencontre.
Je parvenais à peu près à me débrouiller dans leur langue, à interagir avec les gens sans faire d'impair, mais aller plus loin, pénétrer complètement à l'intérieur de leur monde, ça n'était pas possible, et je pense que ce n'est d'ailleurs pas souhaitable. Dès lors que nous quittons un rivage, nous ne sommes jamais sûr de parvenir sur l'autre rive. Et même si nous la gagnions, que se passerait-il ensuite ? Rien. Il n'y a plus que le silence. (Philippe Descola)
Votre corps est complètement façonné par l'environnement dans lequel vous êtes.
citant Élisée Reclus : "L'homme est la nature prenant conscience d'elle-même".
Citant Rachel Carson : "D'innombrables découvertes rendent la journée mémorable" et "La biologie m'a donné de quoi écrire."
Voilà l'un des mots d'ordre du "nature writing" : connaître permet de voir.