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Citation de Rosedeslivres


Salumu est près de nous et tient le crucifix autour de son cou dans sa
main en marmonnant des prières, j’imagine.
On commence alors à descendre les rampes vers les étages
inférieurs. À chaque palier les boxes ont les portes défoncées,
comme des ventres ouverts et mutilés. Des carcasses de vélo et
de scooters à moitié démontés sont entreposées n’importe
comment au milieu des papiers gras. Ismaël peut se cacher
n’importe où. Il a au moins vingt minutes d’avance sur nous
pour nous tendre son piège. Plus bas les cris se meuvent en
spasmes, puis en gémissements qu’on sent moins virulents,
comme une agonie qui arrive à son terme.
Et on descend ainsi vers cette souffrance qui se fait de
moins en moins entendre, comme si l’animal mourait à petit
feu. On ne court pas, la précipitation ferait que nous perdrions
en sécurité, c’est la raison pour laquelle nous progressons dans
des ténèbres poussiéreuses en sachant qu’un fou est caché là,
avec une arme pour nous agresser. Nous cheminons de plus
en plus bas, sur la route sale vers un gouffre de nuit, vers
l’abîme où nous attend le démon. On avance sans bruit avec
mon Gros Béber, bien proches, comme des frères décidés à
fouiller l’obscurité pour y ramener la lumière. Au quatrième
sous-sol de premières lueurs nous parviennent, elles ont des
couleurs chaudes et mouvantes, ce sont des lumières de
flammes qui lèchent les murs et qui ondulent comme des bac-
chantes sur les murs de béton graffités. Ça pourrait être beau
si ça ne puait pas l’essence ni la chair brûlée.
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