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Citations de Rémy Lasource (19)


- Mon église est dehors, les roches font son parvis et les frondaisons sa charpente. La brume qui m'entoure telle que tu la vois évanescente, phosphorescente est mon encens! Et ici, tout y est plus sacré que les rites grotesques de la religion. Les nouvelles religions ont volé notre savoir et imposé les rites grossiers d'un caste qui voulait supplanter les prêtres comme nous. Ne l'oublie-pas ! Les hommes ont perdu l'essence, le sacré qui venait de la terre, sauf quelques uns comme nous qui savons, nous, les derniers, nous continuons les rites de la terre et vivons en secret !
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— Le cynisme français n’est qu’une lâcheté que tu caches derrière un humour grinçant ; la capuche honteuse des fuyants, de ceux qui accusent les autres, on ne triche pas dans mon cas, et encore moins dans la police. Tu sais quoi ? Je vais te dire, y’a des trucs que j’ai faits et qui me donnent une certaine fierté, des trucs dangereux, et où j’ai pas fait le fonctionnaire, j’ai pas détourné la tête, non je dirais même que j’ai foncé tête baissée et qu’on a fait des trucs bien. Comme choper des djihadistes.
— Vas-y, continue.
— Mais là, en ce moment, je dois écrire ce qui vibre en moi, tu vois ? Je crois qu’en attendant ma mort, je dois continuer à avancer sans tricher, et écrire modestement, mais sincèrement, pour mettre mon âme en diapason avec la lumière.
— Allons bon, quelle lumière ?
— Merde, j’en sais rien. La lumière du monde, je ne sais pas ! Quand je mourrai, j’espère être épuisé, mais comblé par toutes mes modestes actions, et m’allonger en un lac de lumière, me fondre, devenir un truc infime et léger, avoir l’âme plus légère qu’une plume.
— Mais tu vas pourrir.
— Oui, mais mon essence deviendra une goutte d’eau voyageant autour du globe dans les nuages, tantôt glace, tantôt neige ou bien goutte de pluie tombant dans la terre, fertilisant le sol, puis remontant évaporée dans le ciel ; en route pour un cycle de vie et de lumière évoluant selon les saisons et pourquoi pas au milieu d’autres morts, eux-mêmes gouttes d’eau
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Sylvain je t’aime tellement, je prends source dans tes yeux et regarde ce que j’ai été obligée de faire, me le pardonneras tu ? Rester debout dans une rivière en crue, c’est ça qui m’attend. Est-ce que c’est ça devenir adulte ? Garder l’équilibre sur des rochers glissants, se tourner vers le monde en gardant les pieds stables dans le déversement des eaux ? Là je devrai m’essayer à être libre. Exister sans se renier, imprimer sa personne dans le flot des évènements. On ne choisit pas ses combats, ils nous sont imposés.
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Derrière lui j’ai vu cette giclée, cette pluie de gouttelettes de vie fleurir un bouquet rouge dans l’air, et j’ai trouvé ça beau, j’ai trouvé cela juste, oh j’en ai éprouvé une étincelle de bonheur qui a allumé un feu d’artifice cruel dans mon cerveau, faut laisser parler la spontanéité de tes instincts Yann, sois créatif, fais de la poésie vengeresse pour Dara.
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Un déchirement surgit dans la lumière quand ses doigts creusent ma peau, j’essaie de ne pas la rejeter, de garder mon nez dans la cascade de ses cheveux châtains, contre son cou qui sent le soleil malgré cette crise qui me vaut des ongles pointus et un hérissement de douleur. Par solidarité je la garde serrée dans mes bras, protecteur malgré les griffures qui s’accumulent dans ma nuque et les cris dans mes oreilles, pour l’aider à tenir sa digue contre une marée de larmes, pour préserver la douceur de ses yeux noisette et la jeunesse de son visage. À côté de nous ma petite amie Claire est blême, toute pâle, je jette un œil au ciel gorgé d’azur avec ce vœu « pourvu qu’elle ne s’évanouisse pas, gardez-la sur ses deux pieds ». Devant nous les rouleaux arrivent avec leur frange d’écume, libérant un panache de sel et de bulles effervescentes dans les rayons de soleil, pour arriver écroulés à nos pieds avec le bruit solennel de leur écrasement, comme à la création du monde.
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Salumu est près de nous et tient le crucifix autour de son cou dans sa
main en marmonnant des prières, j’imagine.
On commence alors à descendre les rampes vers les étages
inférieurs. À chaque palier les boxes ont les portes défoncées,
comme des ventres ouverts et mutilés. Des carcasses de vélo et
de scooters à moitié démontés sont entreposées n’importe
comment au milieu des papiers gras. Ismaël peut se cacher
n’importe où. Il a au moins vingt minutes d’avance sur nous
pour nous tendre son piège. Plus bas les cris se meuvent en
spasmes, puis en gémissements qu’on sent moins virulents,
comme une agonie qui arrive à son terme.
Et on descend ainsi vers cette souffrance qui se fait de
moins en moins entendre, comme si l’animal mourait à petit
feu. On ne court pas, la précipitation ferait que nous perdrions
en sécurité, c’est la raison pour laquelle nous progressons dans
des ténèbres poussiéreuses en sachant qu’un fou est caché là,
avec une arme pour nous agresser. Nous cheminons de plus
en plus bas, sur la route sale vers un gouffre de nuit, vers
l’abîme où nous attend le démon. On avance sans bruit avec
mon Gros Béber, bien proches, comme des frères décidés à
fouiller l’obscurité pour y ramener la lumière. Au quatrième
sous-sol de premières lueurs nous parviennent, elles ont des
couleurs chaudes et mouvantes, ce sont des lumières de
flammes qui lèchent les murs et qui ondulent comme des bac-
chantes sur les murs de béton graffités. Ça pourrait être beau
si ça ne puait pas l’essence ni la chair brûlée.
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Quand t'es immigré dans la cité tu peux vraiment te la jouer « moi j'ai des origines, une culture authentique », et pas cette ville de merde pour racines, faut comprendre. Quand t'es blanc, tu n’ais pas dans la cité ou alors c'est que t'es un looser, un pur beauf, quand t'es immigré t'avais pas le choix à l'époque puisqu'on les mettait dans des ghettos, c'est pas ta faute quand t'es black ou beur, c'est que t'es discriminé.
Alors, un mec blanc comme moi ça doit être à la hauteur. Et puis avec les emmerdes de ma mère et mes vols à la portière je me suis taillé une réput' de bandit solitaire, et ça me vaut du respect. C'est tout ce que je veux. N'empêche que j'aurais préféré naître black. 
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Rémy Lasource
Et Michel sort dans la pluie bouillonnant de rage et ruisselant de larmes. Je décide de le laisser seul. Dans la voiture une chanson de U2 m’obsède. J’observe Michel à genoux dans la boue, au bord de la rivière. Il me tourne le dos, mais me crie « et toi tu ferais comment si Claire mourait écrasée par le camion d’un homme ivre au volant ? ». Mais je ne sais pas quoi répondre, tant cette question me prive de mots. Et cette pluie qui se déverse sur le monde avec une tristesse sans fin. La nuit s’avère être un long cauchemar et je dois veiller à ce chacun d’entre nous conserve sa dignité et ne se change pas en monstre abominable. On n’était pas loin de faire un truc sordide. Michel a joint ses mains et prie ; qui ? Quoi ? Je n’en sais rien.
Pendant ce temps-là, la chanson tourne dans l’habitacle sous la pluie et son chanteur Bono me chuchote « J’ai fait un tour vers la pluie sale / vers un endroit où le vent appelle ton nom/ sous les arbres la rivière se moque de toi et moi /Alléluia, Rose blanche du ciel / Les portes que tu ouvres/ je ne peux juste pas les refermer ».
Finalement je sors, mal à l’aise, les mains dans mes poches. Je m’approche de Michel qui est à genoux, toujours courbé vers le sol. Et je touche son épaule, j’aimerais tant lui déposer le baume de la réconciliation, mais en réalité je suis impuissant. Ma main doit tout de même lui faire du bien parce qu’il se lève en silence sans me regarder, et nous repartons vers une plage.
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T’es vraiment tout ça. Un flic de la vieille école, un aventurier doublé d’un justicier, une espèce de chasseur d’absolu, un mec qui coince l’éternité entre ses poings pour en presser un nectar qui fait que ta vie est toute constellée de paillettes d’or.
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Je sécrète inconsciemment de l'adrénaline, je sais que les premières balles vont me couper les jambes, qu'il faudra ruer avec désespoir pour ma survie. Je pense à Camille et à mon fils à naître, comment en suis-je arrivé là?
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Alors, un coup de tonnerre ébranle les portes des cieux dans une effroyable sentence, puis s’ensuit un éclair terrible, comme une cicatrice lumineuse déchirant l’harmonie d’un monde à jamais brisée, en éblouissant d’une lumière blême la scène de cette tragique poursuite. Ma fuite ne pouvait donc pas être aussi simple, elle est devenue une débâcle. Est-ce que les croyances d’Alex sont fondées ? Est-ce que quelque chose d’invisible me donne la chasse ? Parce que là, j’attends, figée dans un flash incandescent, la vue emprisonnée dans cette photo dévoilée par l’éclair qui me brûle encore la rétine, et je cède au désespoir désormais, parce que cette image révèle à chacun la position des autres. Durant des secondes longues comme des siècles, je reste immobile au milieu de cette odeur d’ozone et
de soufre, toujours frappée de cécité, et comme pétrifiée par ce cliché du visage haineux de mes poursuivants, là tout près, désormais collé à mon regard mort. Moi qui avais dissimulé ma fuite comme je pouvais, tous mes efforts viennent d’être réduits à néant. J’attends de retrouver la vue, mais elle ne revient pas. Je sens mon allié le renard me pousser de son museau, me faisant comprendre que c’est maintenant que tout va se jouer. Pourtant quelque chose tout près me fait sentir que c’est déjà trop tard. Je suis lasse et fatiguée. Je touche entre le pouce et l’index le sang d’Alex qui colle à ma main. Mais il a séché, alors je regarde mes doigts, surprise que le sang n’ait plus de texture, et je pleure.
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Mais la température prélevée dans le sol continue d’affoler les pompiers. Toutes les conditions sont réunies pour que la ville s’embrase et disparaisse de terre. Cette idée, nous la refusons, nous la rejetons, raison pour laquelle nous formons une chaîne humaine qui fait bloc contre cette apocalypse qui approche. Tant qu’il y a de la force en nous, nous lutterons. Il y a quelque chose d’herculéen dans cette œuvre, un espoir contre la fatalité, une non-résignation qui fait la trempe des Landais. Et modestement, je grossis leurs rangs, les muscles durcis, les tendons douloureux, alors que l’air devient irritable et que l’odeur de brûlé gagne les environs, rappelant à chacune de nos respirations la menace de la destruction de notre Terre à tous. C’est rassurant de voir comme les gens sont devenus solidaires spontanément, naturellement, comme une évidence.
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La lumière m’aveugle et je me retrouve transporté dans un autre rêve, au début du printemps, au sein d’un verger entouré d’une forêt aux arbres centenaires. Je suis dans une clairière comme une île au milieu d’un océan d’arbres. Des odeurs fleuries passent dans les courants d’air. Je cligne des yeux pour bien me rendre compte où je me trouve. C’est un tout nouveau rêve que je commence, ou une nouvelle vision que j’ai. L’aire a été défrichée au cœur de la forêt par l’homme qui y a planté un verger. Et cet endroit a une beauté particulière. Les arbres fruitiers sont plantés en ronds, plus précisément en deux cercles, ce qui me fait penser étrangement à Stonehenge. Autour de cette zone délimitée par l’homme la forêt bouge, bientôt un vent se lève et vient jouer dans le verger comme un ami qui vient se présenter. Il détache des fleurs de pommiers et de cerisiers pour les faire voler en l’air de façon désordonnée, et j’observe les pétales cotonneux qui semblent s’amuser comme s’ils avaient une vie propre, comme de jeunes enfants qui auraient le droit de courir dans le ciel avant de se poser. Je reste sans bouger, saisi d’émerveillement. De gros nuages galopent aux cieux sans que l’on sache si un orage de printemps s’apprête à éclater et la terre déborde d’une énergie de fête. Le ciel est soudain acclamé par le chœur des arbres de la forêt. C’en est impressionnant. Une pluie fine tombe en pleine éclaircie. Je cherche un arc-en-ciel que je ne trouve pas à cause du vent qui déplace trop vite un troupeau de nuées. Je remarque que les gouttes renferment dans leur cristal une parcelle froide de soleil. J’écoute le chant des arbres ; comme j’aimerais comprendre leur langage. Le ciel qui se bouche se perce bientôt de grands fleuves lumineux. La lumière avec de grandes jambes en inclinaison se joue de moi et je crois voir un dieu
silencieux marcher au-dessus de la forêt. L’air devient froid avec le vent, aussi froid que la rivière, et il m’arrache une larme dans la beauté de l’instant. Et dans ce chant bruyant de feuilles acclamant la pluie, mendiant l’orage, je me dirige vers un arbre mort que la foudre a fendu. J’y découvre un groupe d’abeilles qui s’envolent dans un tourbillon s’élevant. L’auguste tronc est dur et semble l’os nu d’un Léviathan. Poli et blanchi par les années, il se dresse telle la colonne blanche d’un palais dont il serait le dernier vestige. Le vent qui a forci dans la forêt libère des nuages pollinisateurs. Des jambes de lumière marchent et s’en vont, avec tant de force et de silence quand elles passent sur vous qu’on croit qu’elles vous bénissent, mais elles disparaissent aussitôt, et vous attendez déjà leur retour. Comme si un géant invisible ne cessait de fouler sa terre pour l’ensemencer. Comme j’aimerais courir avec lui sur la mer des nuages. Dans ce jeu d’obscurité que percent des pas éblouissants, je ne sais plus où mon attention doit se porter. Alors, c’est vers cet arbre mort qu’ambre la lueur de l’orage que je marche, auréolé d’une pluie de poussière, et je m’en vais porter humblement l’amour aux baies, aux fleurs, aux groseilles, avec mes vêtements tout tachés de pollen. Le large tronc a une fissure dans l’écorce où je vois luire un cœur d’or, brillant comme la généreuse blessure d’une âme trop riche. En m’approchant, je devine le miel précieusement préparé par les abeilles dont j’entends le bourdonnement. L’orage approche dans une surabondance de forces et les fleurs des champs s’aplatissent comme des enfants ivres de joie dans des manèges à sensations. Je me demande soudain qui a planté ce verger, et à quel seigneur appartenait cette cabane défoncée sous un vieux marronnier. Alors j’appelle dans les tours du vent, je crie un époumonant « hé ! ho ! », comme si je devais moi aussi hurler de joie pour appeler l’orage, pour participer à la célébration du printemps. J’appelle encore et encore ce qui semble donner du courage au vent qui forcit davantage, comme encouragé sous l’effet de mes vivats. C’est là que je remarque le cerf qui m’observait depuis la lisière de la forêt. Je m’apprête à lui parler, mais déjà j’ouvre mes yeux.
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L’aube ne va plus tarder. Il n’y a rien que le bruit de la pluie fine, comme une douceur froide venue nous sauver d’un été trop lourd. Cette onde est une bénédiction et se fait discrète. Le soleil apparaît voilé par les nuages gris de pluie, par cette dépouille de dragon céleste. Par cette carcasse morte de nuages qui filtre la chaleur de l’été et qui vide tout son sang d’eau dans le pays. Le jour filtre à travers l’averse et un rayon trouve un passage pour se poser sur le front de papa, je le savais, j’aurais pu le prévoir. C’est encore un signe des correspondances qui se jouent entre le ciel et la terre. Je vois bien les matins quand je l’épie, que papa danse en attirant le soleil dans sa main à l’aurore, et qu’il cherche à capter la lune dans l’autre. Que tout est lié. Papa est couronné de lumière quelques secondes, entouré des bêtes qui sont autour de lui comme une garde. C’est le seigneur du pays, le loup des pierres. Puis le rayon s’élargit pour éclairer toute la colline, et j’aime sa chaleur douce sur mon front dans ce jour de pluie fine. Je lève les yeux et j’ai l’impression que le ciel s’est éventré pour mettre au monde des cascades délicates. Des filaments de pluie tombent finement et comme suspendus au corps des nuages, à cette forme colossale qui est descendue mourir sur le château. L’eau de pluie, si bonne sur mes lèvres est le sang de ce dragon si terrifiant hier soir. Sous ces chutes vaporeuses, j’ouvre la bouche et cherche à boire à ces fines cascades de gouttelettes. Je les sens se déposer sur mon front et je pense à Sylvain en ce moment, j’aimerais tant t’avoir à mes côtés pour tu sentes avec moi le toucher de cristal de cette pluie, que tu goûtes à ces perles d’humidité et de lumière. Ces instants d’éternité c’est avec toi que je veux les partager, car sans toi je suis incomplète. Je remplis mon cœur de ces moments de grâce pour toi, pour t’offrir une âme riche et belle.
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J’ai vu tant de choses, Clément. Tant de choses que toi seul oserais croire. J’ai dansé sur d’âpres rochers brûlants sous le quadrillage des étoiles, j’ai marché dans des pluies d’or que le soleil du printemps repoussait, mais que la terre suppliait de tomber... oh comme ils se charment les éléments entre eux, tu sais, c’en est presque une élégante histoire d’amour, et qui se renouvelle éternellement. Je me suis perdue, combien de fois ? Dans les brumes que l’aurore venait d’allumer. Alors, j’ai marché dans leur paradis blanc, aveuglée que j’étais dans les songes de la terre, tu sais que notre pays rêve, hein, Clément ? J’ai défilé, combien d’années ? Sous les voûtes des arbres, elles qui sont les charpentes de nos églises sylvestres. Je me suis baignée dans la fraîcheur des mares qui coulent de l’obscurité des bois, et j’ai lavé mon visage aux rayons du soleil qui perçaient silencieux. J’ai bu aux sources claires pour me désaltérer, j’ai bu aux veines des bêtes juste sacrifiées pour m’enivrer, et puis j’ai tué tant d’hommes.
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Rémy Lasource
La mort surfe sur la coke.
Editions Ex Aequo Collection rouge (thriller) – 144 pages - 2022.

De nos jours. Biscarosse. Arnaud, ex-flic, repêche dans l’Océan Atlantique le corps décomposé de Margaux, surfeuse, en présence de l’amie de cette dernière, Maéva, et de sa compagne, Claire. Accident de surf ? Arnaud n’est pas convaincu par cette thèse. Meurtre au couteau ? Ce mélange de brute et de poète, ou encore casse-cou qui fait des rimes, comme le surnomme Claire, décide de mener l’enquête. En fouillant dans le passé de Margaux avec l’aide de Maéva, il se retrouve sur les traces d’un narco-trafiquant espagnol, particulièrement dangereux et sous le coup d’un mandat d’arrêt international, amant de la jeune femme décédée, et qui souhaite s’installer à Bordeaux. Il est contacté également dans le même temps par le clan Reyes, vendeurs d’armes fichés au grand banditisme, et qui a recueilli Azni, une adolescente tchétchène qu’Arnaud leur a confié il y a quelques années : elle est comme sa fille de cœur, lui qui n’a pas d’enfant. Il s’adjoint les compétences de diverses personnes : flics, indics, anciens taulards… aussi violents que lui. Mais qui est au final le meurtrier de Margaux ?

Rémy Lasource signe ici le 6ème tome de sa série « Les chroniques policières de Biscarosse ». Il met en scène un ex-flic qui, avec son instinct de chasseur, a encore et toujours envie d’affaires de bandits : il est dévoré par une faim inépuisable, soutenue par les plaisirs violents de la traque. Son personnage principal est aussi un vrai poète, et un grand amoureux. Tout dans l’ambiguïté. C’est celle que l’on retrouve dans l’écriture unique de Rémy Lasource : il alterne dans son thriller des moments de pure poésie avec des situations particulièrement dures, comme celle où il entraîne Maéva dans cette salle de jeux clandestines où elle va subir un traumatisme. L’auteur a également la capacité de décrire ses personnages avec beaucoup de détails et de réalisme. C’est peut-être tout cela qui fait que son roman « Du crépitement sous les néons » est en cours d’adaptation au cinéma. Il travaille sur des projets de série et pour le cinéma. En tous cas, ce 6ème opus donne sérieusement envie de découvrir les 5 premiers. Car nous ne découvrons l’identité du meurtrier de Margaux qu’en fin d’ouvrage, et quelle surprise !
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— Alors, c’est vrai ?
— Quoi ?
— Ce que Claire disait ?
— Quoi !
— T’es vraiment tout ça. Un flic de la vieille école, un aventurier doublé d’un justicier, une espèce de chasseur d’absolu, un mec qui coince l’éternité entre ses poings pour en presser un nectar qui fait que ta vie est toute constellée de paillettes d’or.
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Alors les grenouilles entament leur concert, et les feuillages sont pris de bavardage. Le vent vient jouer dans leurs ramures et je regarde les tilleuls balancer leur tête en proie aux rêves.
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Alors j’écris. Et je goûte de rhums macérés bourrés d’épices et de fruits. Ici, au Corto, sous le crâne du géant je suis dans un cabinet de réflexion pour fouiller les entrailles de la Terre, où, en compagnie d’alcools parfumés et brûlants comme un sang de dragon, je taille de petites pierres qui font là mes poésies de Biscarrosse.
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