Citations de Renaud Piarroux (23)
Microbe or not microbe
On appelle "microbe" tous les organismes vivants qu'on ne peut voir qu'avec un microscope. Ce sont des bactéries, des parasites ou des champignons microscopiques. Quand on parle de microbe, on évoque aussi souvent les virus. C'est un raccourci pratique, mais les scientifiques distinguent les deux catégories. Les spécialistes des microbes sont les microbiologistes et les spécialistes des virus sont des virologues. Pour eux, les virus ne font pas partie de la catégorie "microbes", car ils ne répondent pas aux critères fixés par la science. Par exemple, ils ne sont pas capables de se reproduire seuls ni de communiquer entre eux.
Les progrès de la biologie moléculaire et ceux de manipulations génétiques entraînent beaucoup d'avancées médicales. Mais ils induisent aussi un nouveau risque : celui des accidents de laboratoire et du bioterrorisme.
Une pandémie est une crise pendant laquelle tous les humains de la planète risquent d'être contaminés par un même microbe.
Depuis 2015, de nombreux chercheurs ont compris que la santé des humains, celle des animaux et des écosystèmes sont intimement liées. Ils considèrent qu'on ne pourra pas continuer à vivre en bonne santé sur une planète détériorée. Ce concept est appelé One Health, c'est-à-dire une seule santé commune aux humains, aux autres êtres vivants de la planète et à la nature qui est leur environnement.
On appelle Zoonose les maladies provoquées par des microbes présents chez des animaux. A la base, le microbe d'animal se retrouve sur un humain. S'il possède la bonne clé pour entrer dans ses cellules, il va s'y répliquer et devenir très nombreux. Comme elles n'ont jamais vu ce genre de microbe, les défenses immunitaires de l'homme ne savent pas comment le combattre. Elles sont mises en défaut. Et si la maladie qu'il provoque est contagieuse entre deux humains, ce microbe peut provoquer une épidémie.
Une épidémie se transforme en pandémie quand elle prend des proportions gigantesques. Certaines personnes infectées par l'épidémie ne restent pas sur place. Ils partent pour le travail, ou pour les vacances dans le monde entier. Ou encore pour rejoindre leur famille et fuir l'épidémie. Si leur pathologie est contagieuse, ils contaminent ceux qu'ils croisent d'un peu trop près jusqu'à ce qu'ils soient guéris. La maladie se met alors à circuler sur les cinq continents.
Une pandémie vient d'une maladie inattendue qui se répand dans le monde entier.
"La peur est plus contagieuse que les bactéries et les puces. La peur a la capacité de tout déstructurer, tout détruire."
Franck Thilliez, Pandemia, 2015
Depuis 2015, de nombreux chercheurs ont compris que la santé des humains, celle des animaux et des écosystèmes sont intiment liés. Ils considèrent qu'on ne pourra pas continuer à vivre en bonne santé sur une planète détériorée.
Faire la guerre à une maladie pandémique est un véritable défi qui va mobiliser des millions de gens.
Mais il faut en avoir conscience, une pandémie issue de zoonose ne s'arrête jamais vraiment complètement. Le microbe continue à vivre sur l'animal dont il venait et pourra toujours produire des variants "humano-compatibles".
S'enfermer dans une explication simple et fausse est ce qu'on appelle le biais de confirmation, les victimes de ce biais ne lisent que ce qu'ils ont cru comprendre et rejettent tout ce qui pourrait le démentir.
Depuis le printemps 2020, les inquiétudes, les fake news (ou infox), les promesses illusoires et les reproches sans fin montrent à quel point cette "guerre microbienne" excite tout le monde. Chacun a l'impression qu'on ne lui raconte pas toute la vérité. Chacun cherche les informations qui lui auraient échappé, et chacun a son opinion bien tranchée sur ce que l'on doit faire demain.
La pandémie nous appelle l'importance du collectif et de la solidarité : l'ennemi microbien menace tous les humains de la planète et on n'en sortira qu'en se battant tous ensemble contre lui.
D'autres vaccins sont apparus, ceux qu'on appelle l'ARN messager. Leur cocktail contient une partie du mode d'emploi du virus, dont les consignes sous forme de code sont contenues dans cette molécule ARN. Il transmet ainsi les consignes pour que nos cellules produisent elles-mêmes de la protéine spike qui est inoffensive sans le reste du virus, mais qui va alerter notre système immunitaire pour qu'il fabrique des anticorps anti-Covid.
Pour réduire ces risques de nouvelles zoonoses, nous devons accepter de laisser les espaces naturels et les animaux en paix. Leurs microbes seront déçus de ne pas nous rencontrer, mais tous les habitants de la planète s'en porteront bien mieux.
Différents économistes ont fait leurs calculs et selon eux, se battre contre une épidémie ou une pandémie coûte 100 à 700 fois plus qu'une action de prévention. D'ailleurs pour les assureurs internationaux, les pandémies sont les plus gros risques pour les sociétés en termes de catastrophes économiques, mais aussi de problèmes politiques et sociaux qu'elles peuvent engendrer.
Ce type de protection [vaccin] vie à obtenir ce qu'on appelle une "immunité collective". L'immunité collective est le taux de personnes immunisées nécessaire pour que le virus ait beaucoup de mal à circuler. Comme il a du mal à trouver des victimes non immunisées, les chaînes de transmission sont interrompues et l'épidémie s'affaiblit.
Des pays ont fermé leurs frontières de peur de laisser entrer des personnes contaminées. D'autres ont confiné tous leurs habitants chez eux alors que leurs hôpitaux n'avaient plus de place pour accueillir de nouveaux malades. Depuis vingt ans, ces pays essayaient de faire des économies sur la santé comme si c'était un luxe, ils n'imaginaient pas connaître un jour une vraie épidémie.
Les scientifiques doivent aussi comprendre la manière dont on se contamine, celle qui sert au microbe à entrer dans notre organisme. Par l'eau que l'on boit, par l'air que l'on respire, par le sang... Chaque microbe a sa stratégie.