Tous les deux jours, j'apportais ma cueillette dans un petit moulin à huile, au bord du Verdon (...). Je redoutais que mes olives perdent de leur poids, entassées dans des caisses au fond du garage. L'homme qui travaillait là, en treillis et chapeau de brousse, le visage rapidement taillé au burin, ressemblait plus à un ancien légionnaire qu'au propriétaire d'un modeste moulin(...). A l'autre bout de la salle, un mince filet d'huile plus verte que l'herbe au début du printemps sortait d'un canon de fontaine. Il n'y avait plus alors dans cette pièce qu'une immense odeur de fruit, aussi violente que le bruit. On faisait partie de l'olive, on la comprenait.