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Citation de CREER


CREER
19 février 2013
Ce jeu se prolongea de longues minutes avant de s’arrêter tout net, comme anéanti par la foudre. Alors nous vîmes cette chose singulière : Antoinette, qu’on aurait cru un instant pétrifiée, se mettre à courir frénétiquement vers l’arc en jetant de toutes ses forces son bonnet au ciel. Et le manège recommença une fois, deux fois, dix fois… Et Marguerite d’esquisser un sourire douloureux en se tenant la ganache.
Il y avait là grand mystère assurément, aussi je ne pus me garder d’y mettre mon grain de sel :
– Antoinette, ma mie, que fais-tu là ?
– Tu le vois bien, Vitale. Je jette mon bonnet très haut.
– Mais pourquoi ?
– Pour le faire passer par-dessus l’arc-en-ciel, pardi !
– Par-dessus l’arc-en-ciel ? demandai-je, éberluée.
La petite m’a toisée comme si j’étais la reine des nigaudes.
– Tu ne sais donc pas, Vitale, que si on y parvient on est, sur le champ, transformée en garçon ?
Je reconnais bien là l’enseignement habituel de ma belle-mère… Du reste, un coup d’œil suffit à m’en convaincre : Marguerite Bourg hausse vaguement les épaules et tient ses yeux en terre avec un sourire entendu.
Moi aussi je suis bien près de sourire à cette faribole et je ne sais quel diable me pousse – le voile diaphane ? – à poursuivre la conversation :
– Ainsi, tu aimerais devenir un garçon ?
Antoinette approuve d’un coup de menton buté.
– Et pourquoi donc, s’il te plaît ?
– Pour être fort. Fort comme Antoine !
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