De l'impérialisme social, M. Seilière traita en dernier lieu, et, de fait, tandis que des autres nous avons des multitudes d'exemples, de celui-ci nous en avons fort peu avant le XIXe siècle, le siècle des machines et de la grande industrie. Les bons exemples antérieurs paraissent être toute la série des révoltes serviles, ou bien les luttes de la plèbe contre le patriciat à Rome et dans les républiques italiennes et puis la Révolution française où déjà le mot de Siéyès sur le Tiers-État qui doit être tout, est assez caractéristique. Les premiers temps du christianisme fournirent aussi un bon exemple: c'est l'évangélisation des pauvres et des esclaves, l'exaltation du pauvre en soi, la quasi impossibilité pour le riche d'être sauvé, avec cette particularité que cet impérialisme-là possède une large base mystique qui explique son succès.
Il ne faut pas confondre Christianisme et Mysticisme.
En dépit d'un préjugé courant, l'Évangile ne s'adresse pas, en quelque sorte de droit fil, aux mystiques; il s'adresse aux humbles d'esprit et de cœur qui, conscients de leur insuffisance, attendent d'un Dieu transcendant le secours, la grâce, qu'il est libre de leur dispenser ou de leur refuser. Or le mystique a l'orgueil de sentir, immanent en lui, un Dieu à son service.
Il y eut enfin l’influence croissante de l’école, de la presse, du progrès des moyens de communication, qui, multipliant les rapports des individus les uns avec les autres, ont permis aux peuples modernes de prendre conscience de leurs différences et de se mieux connaître réciproquement, c’est-à-dire de se mieux aimer, ou de mieux se haïr.
Je suis l'être que tout enivre et tout afflige...
Et je vis étonnée, aveuglée, éblouie,
Sachant bien que pourtant la détresse inouïe
A depuis mon enfance exalté tous mes jours...
Hélas ! je vis, toujours errante et toujours ivre
Je vis, pleine d'azur, de sanglots, de souhaits
Le système parlementaire est une lente et lourde machine, toujours en retard de beaucoup plus d’une année et d’une idée sur le développement des situations et sur l’évolution des problèmes alors que, suivant l’antique adage, gouverner c’est prévoir, c’est-à-dire être en avance.
Le problème le plus général que posait à Barrés la constitution même de sa personnalité, c'est le problème des rapports de la vie intérieure et de la vie extérieure, de la pensée, au sens large, et de l'action.
Toute la pensée théorique de M. Ernest Seillière tourne autour des trois notions d'impérialisme, de mysticisme et de raison, et sa doctrine pourrait se définir, si singulier que paraisse au premier abord l'assemblage de ces termes, un impérialisme mystico-rationnel. Nous commencerons donc par définir ces trois notions et par examiner de quelle façon elles se composent dans la pensée de M. Seillière.
L’expérience d’autrui n’a jamais instruit personne.
Individuelle ou collective, la revendication de l’égalité n’est en général qu’une étape vers celle de la suprématie.
Pour un homme, et plus encore pour une femme qui se voue à l'art, il est trop clair qu'un grand nom, une belle fortune présentent des avantages pratiques inappréciables. Encore ne vont-ils point sans quelque inconvénient. La part qui est due à la mode dans un succès s'épuise vite : le dernier livre de vers de Madame de Noailles, les Éblouissements, ne semble pas avoir reçu, au moins dans la presse, un accueil aussi chaud que le Cœur innombrable et l'Ombre des Jours, et pourtant il leur est aussi supérieur que l'est la Nouvelle Espérance au Visage et à la Domination.