Le réalisme, le perfectionnement du réalisme, fut le but avoué de la progression que s’assigna l’art d’Occident depuis le Moyen Age (surtout à partir du XIIIe siècle) et qui ne s’interrompit qu’au XXe siècle.
Nulle contestation possible ! En témoigne cette poursuite du trompe-l’œil, qui lui est propre.
Depuis les fausses mouches que les primitifs aimaient à poser sur leurs panneaux jusqu’au rideau feint que les Hollandais du XVIIe siècle affectaient d’avoir tiré de devant leur peinture ; depuis les personnages fictifs que Véronèse faisait sortir de la muraille, à la Villa Maser, jusqu’à cette confusion volontaire de ce qui est peint et de ce qui est sculpté, dont s’enivraient les décorateurs baroques de l’Europe centrale, il y a là une tentation innée des écoles d’Occident.
Il serait bien présomptueux de décréter qu’elle doit être exclue de l’Art.
(page 64)