En effet, peu avant la publication de « Rosa Mystica », Stanislas de Guaita avait rencontré quelques jeunes hommes très ardents, avides scrutateurs de mystère, avec lesquels il s'était lié d’intimité : Albert Jhouney, Paul Adam, initié à la pratique magique par un prêtre des environs d’Arras, Joséphin Péladan, dont le père et le frère avaient poussé fort loin leurs études de ce côté, furent bientôt ses compagnons d’armes.
C’est la magie, ses rites, ses symboles et son cérémonial qui le captivèrent et lui donnèrent le moyen de son ascèse. Il fit bientôt des expériences, auxquelles son tempérament se prêtait étrangement, mais qu'il est inutile de rapporter ici. Deux fois même, il s’éleva, dit-on, par l’extase, jusqu'aux premiers instants de la création, et l’origine du mal lui fut montrée.
Tous les problèmes d’ordre métaphysique ou cosmogonique, il se faisait fort de les résoudre, et on ne le prenait jamais au dépourvu. C’est pourquoi on lui apportait toutes les difficultés possibles à trancher, et il se prêtait aux interrogatoires de ses amis avec une bonne grâce et une urbanité charmantes.