Éthologue-humoriste à ses heures perdues, sociologue à mi-temps, naturaliste-romancier à plein temps, Ricardo Salvador pourrait aisément endosser la personnalité excentrique d'un Sherlock Holmes, se laisser guider par un instinct à la Maigret, être d'une bonne humeur constante et s'attirer la sympathie de tous par son esprit original comme un Rouletabille, ou encore dédaigner les méthodes d'enquêtes traditionnelles tel Hercule Poirot.
En résumé, il pourrait porter une casquette, fumer la pipe, s'appeler Joseph et lisser des moustaches en croc soigneusement cirées, tout en restant Ricardo Salvador.
Auteur de romans policiers mâtinés d'un non-sens qui a du sens, d'une tendance à contrarier tous les genres, et plus particulièrement le genre policier qui se déroule invariablement sous des cieux grisâtres, au cœur d'atmosphères crépusculaires, où les commissaires sont alcooliques, amateurs d'opéra et désabusés, bref des romans où le monde court à sa perte sous l’œil torve et indifférent d'une populace fatiguée, Ricardo Salvador leur préfère des cadavres qui s’entassent sans engendrer ni remords ni tristesse, des flics guillerets voire farceurs, et des méchants très méchants et très bêtes.
Les six enfants qu’il lui avait faits dans la foulée du mariage, tous plus beaux les uns que les autres, s’appelaient dans un pur souci d’intégration et dans l’ordre : Christian, marie, et Jean pour les trois premiers, puis naquirent : Abdellah, Karim et Nordine parce que quand même « on a des racines »
Premières phrases du livre :
Le soleil pâlichon, endormi et morose, se montrait à peine derrière un voile épais de nuages pas vraiment réveillés non plus...
Premières phrases du livre :
Pour devenir tueur à gages, c'est facile, il suffit d'atteindre sa cible et de rater tout le reste.
Ou alors rencontrer une fille au mauvais moment, au moment où on est plus ou moins dans le trou, et se laisser flotter au gré des évènements...