Les témoins changeaient de version ou disparaissaient. Le silence des complices était soit acheté, soit obtenu sous la menace. Ça ne rigolait pas avec eux. J’ai oublié comment on dit omertà en chinois, mais les sept de Shanghai savaient y faire. Il faut dire aussi qu’on était… disons… un peu paresseux. Il fallait creuser dur pour établir des liens entre les voyous des rues et les salauds qui se cachaient derrière tout ça. C’est comme ces pissenlits que tu arrachais tout à l’heure avec le rotofil. Si tu coupais la tête, tu pouvais aller trouver ton supérieur et lui dire avec le sourire : « Vous voyez, tout est nettoyé. » Et de loin, ça avait l’air parfait.