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Critiques de Richard Schittly (5)
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La Guerre des stups

Tout est dans le titre : « La guerre des stups, le flic et l'indic »…

De sont les coulisses de la guerre que livrent aux trafiquants de drogue, plusieurs services de police mais aussi l’administration des douanes.

Tout démarre lorsque le commissaire François Thierry directeur de l'Ocrtris (l’office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants), recrute un des plus gros trafiquant de drogue Sofiane Hambli comme indicateur dans des affaires de stupéfiants. Ce dernier alimente ses réseaux avec des tonnes de cannabis transporté du Maroc par l'Espagne à la France.

François Thierry, lui veut gagner sa guerre avec de nouvelles méthodes : les livraisons surveillées. Il veut obtenir grâce à ses indicateurs les dates d’arrivée des cargaisons en Espagne, ne pas intervenir tout de suite, mais au contraire suivre les transporteurs, puis identifier les commanditaires et les mettre hors d’état de nuire au dernier moment. C'est le plan Myrmidon (en référence à la mythologie grecque).

Tout commence donc en 2010 lors du recrutement de Sofiane Hambli par le commissaire.

Mais c'est un plan à haut risque car cela suppose donc de laisser circuler librement à travers le territoire de nombreuses tonnes de cannabis. Et tout ne va pas tourner comme il le souhaite malgré ses bonnes intentions.

Livre très édifiant sur les méthodes employées, de la mésentente police/justice, de la non collaboration des services entre eux…

Livre aussi très bien documenté et bien écrit malgré la complexité de l'affaire, on voit que l'auteur a fait des recherches approfondies sur le sujet. Tout nous est exposé comme un polar avec le développement en temps réel des événements, les protagonistes de tous bords et les manipulations des uns et des autres.

Affaire que je me rappelle avoir entendue, comme beaucoup aux actualités de l'époque en 2015 lors de la prise de plusieurs tonnes de cannabis et du début de scandale qui en suivit. Actuellement l'instruction est toujours en cours.

Merci à Babelio et les éditions Tallandier pour la découverte de cet ouvrage avec la dernière masse critique non-fiction.
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La Guerre des stups

Ce livre présente chronologiquement l’évolution du principal service de police judiciaire français en matière de lutte contre les stupéfiants : l’OCRTIS, sous l’impulsion de son chef de service François Thierry.



A peine arrivé en fonctions, en 2010, Thierry fait un constat : la lutte contre le trafic de stupéfiants menée au niveau local est vouée à l’échec, tant que des organisations continueront à alimenter le territoire français. Pour lui, il faut casser les réseaux d’approvisionnement, en étant informé des arrivées de grosses quantités sur le territoire. Pour se faire, il va rencontrer en prison un gros trafiquant originaire de l’Est de la France, réputé pour être un des très gros apporteurs de cannabis en France : Sophiane Hambli. Hambli est sous le coup d’une lourde condamnation. Le deal entre le commissaire et le truand est clair : si Hambli donne suffisamment d’informations sur les réseaux d’approvisionnement, il bénéficiera de remises de peine.

Cet accord donne ces premiers fruits. Plusieurs réseaux de revente sont ciblés par l’OCRTIS et démantelés par les services de PJ régionaux.

Pour arriver à ce résultat, il faut permettre dans un premier temps à la marchandise d’entrer sur le territoire. Dans ce processus, dit de livraison surveillée, l’Office central doit informer la magistrature de son opération. Au début, cette information allait au TGI de Paris, puis plus tard seuls les tribunaux d’entrée sur le territoire, comme Perpignan, étaient avisés de l’existence d’une opération surveillée.

Hambli informe efficacement son référent, qui, contrairement aux usages, n’est pas un quelconque OPJ, mais directement le chef de l’Office, Thierry. Il le fait tellement bien, que Thierry lui laisse mener la danse. Les agents de l’OCRTIS vont même aller aider à des débarquements de cannabis sur le sol espagnol. Thierry obtient des résultats, mais Hambli, lui, s’assure un quasi-monopole.



Cet accord est évidemment destiné à rester dissimulé. Mais voilà qu’en octobre 2015, la Direction Nationale des Recherches et Enquêtes Douanière (D.N.R.E.D.) met la main sur sept tonnes de produits stockés dans des camionnettes en plein XVI éme arrondissement de Paris. La marchandise appartient à Hambli, qui l’a fait rapatrier sur Paris, suite à une saisie douanière inopinée. Problème : il ne faut pas longtemps pour s’apercevoir que le stock saisi était entré en France protégé par la police française.



Situation absurde, où chacun tente de se défausser. Thierry met en avant ses résultats, sur l’air de « on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre ». Le parquet de Paris clame avoir été dans l’ignorance la plus complète. Les douaniers sont accusés d’avoir délibérément cherché à « planter » l’informateur du service concurrent.



Le livre laisse une impression de malaise. La lutte contre le trafic de stupéfiants semble à jamais perdue. Les moyens juridiques mis à disposition des enquêteurs sont limités (l’affaire a permis depuis l’élaboration de nouveaux textes en la matière, mais les services policiers sont désormais frileux). L’idée de comptabiliser les résultats des services pour en juger l’efficacité montre sa totale stupidité. L’action de l’État régalien est reléguée par des politiques incultes en une recherche effrénée de « batonite ». Tant d’affaires pour tel service, c’est bien ; si les autres ont fait moins, c’est que leurs chefs et leurs agents sont incompétents. Aucune analyse des circonstances, des modes d’intervention...



Thierry a fini par être piégé à ce petit jeu là. Est-il le seul responsable des dérives constatées ? Les magistrats, qui se cachent derrière les policiers pour ne rien savoir des méthodes employées sont-ils des hypocrites ? Les politiques doivent-ils revoir leur copie ? Légalisation partielle ou vrais moyens déployés contre le phénomène ?



Pendant la lecture de ce livre, au style journalistique, très facile à lire et très clair, la chambre de l’instruction a cassé une partie de la procédure de saisie dite « du boulevard d’Exelmans ». Des documents, qui incriminaient directement Hambli, avait été trouvés dans les camionnettes et remises au policiers chargés de l’enquête dans un sac poubelle noir, sans dénombrement préalable, ni référencement des pièces. Énième rebondissement d’une affaire hors normes, qui laisse pensif.

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Le gang des Lyonnais

Dans les années 70, le gang des Lyonnais a fait parler de lui et a rendu la police enragée en réussissant un nombre de braquages impressionnants. Richard Schittly, journaliste a retracé tous les méfaits de cette bande de lyonnais pure souche de manière claire et précise en resituant parfaitement le contexte de l’époque, riche en évènements tragiques comme la mort du juge Renaud, aujourd’hui encore non élucidée.

Sans fascination excessive pour les braqueurs, il parvient à narrer les faits de manière objective ce qui permet de se faire sa propre idée sur la manière dont tous les protagonistes, flics et truands, ont joué leur partie. Il s’agit d’un documentaire intéressant et éclairant sur cette période que l’on retrouve souvent dans les films français des années 70, d’autant plus passionnant quand on est lyonnaise!
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La Guerre des stups

Un renvoi en bas de la première page résume assez bien le livre de Richard Schittly « * Toutes les personnes impliquées dans les procédures citées dans cet ouvrage bénéficient de la présomption d’innocence ».



Tous les faits rapportés par le journaliste à la rubrique judiciaire du journal régional « Le Progrès » relève de l’interprétation, quand bien même son enquête EST très étayée, comment la Justice tranchera ? Nul ne le sait !



L’homme n’est pas un néophyte : Richard Schittly a écrit auparavant, dans le même genre et tout aussi bien documenté, « L'histoire vraie du gang des Lyonnais » (2011) « Commissaire Neyret. Chute d'une star de l'antigang »(2016) .



Le fin mot de l’histoire personne ne le connaît encore au moment de la parution de « La guerre des stups » aux éditions Tallandier (la situation n’a guère progressé depuis le mois de mai).



Néanmoins cet ouvrage n’en est pas moins très intéressant. Il a le mérite, outre de revenir sur les circonstances entourant une très importante saisie de drogue en octobre 2015 en plein Paris (plus de sept tonnes) par les douanes françaises, d’illustrer la difficulté des pouvoirs publics à lutter contre le trafic de stupéfiants.



Il est aussi la parfaite illustration de la guerre qui oppose les services des douanes (Ministère du budget) et la Police Judiciaire (Ministère de l’Intérieur) ; et les conflits entre juridictions territoriales, et nationales.



Sous titré « Le flic et l’indic », l’ouvrage revient sur les méthodes de François Thierry, chef de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite de Stupéfiants (OCRTIS) de 2010 à 2016, de comment dans le cadre de « l’Opération Myrmidon » il a décidé de faire de Sophiane Hambli, un des plus grands trafiquants français de Haschisch, un informateur de son office.



Le livre explore de façon très détaillée la relation ambiguë du haut- fonctionnaire avec ce baron de la drogue qui bénéficiera du fait de son rôle d’une remise de peine exceptionnelle et d’une liberté conditionnelle quelque mois avant que l’affaire ne s’ébruite.



Un document à charge, tant certains détails sont troublants, mais qui nous amène également à nous interroger sur les moyens nécessaires aux forces de polices pour être véritablement efficace.

La « méthode Myrmidon », supposée parvenir à remonter les filières et être plus efficace que de simples saisies, n’incriminant que les transporteurs et les revendeurs, a t-elle échouée du fait de la personnalité de Sophiane Hambli ? Ce dernier a-t-il joué un double jeu ? François Thierry était-il vraiment dupe ?



Outre la collaboration avec les services de douanes, il fallait aussi composer avec les règles de la magistrature, qui joue, on s’en rend compte un rôle important au niveau national et international (le canabis vient du Maroc via l’Espagne).



Si on ressort avec peu de certitudes, Richard Schittly a le mérite de bien exposer toutes les pièces de l’engrenage que se révèle la lutte contre le trafic de stupéfiant ; et c’est, on le comprend très bien de par son exposé clair et précis, extrêmement complexe.

« La guerre des stups » est aussi un document à décharge.



En résumé, malgré ses incertitudes inhérentes, un livre captivant fondé sur une instruction extrêmement poussée, abordant tous les aspects du trafic et pas seulement que judiciaire.



Une référence qui peut servir aussi à crédibiliser les romans de fiction sur le sujet.
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Commissaire Neyret

Un ouvrage très bien documenté et dont on apprécie l'objectivité.

Sans porter de jugement Richard Shittly nous donne les éléments pour décider si oui ou non Michel Neyret a franchi la ligne rouge et ou placer le curseur entre ripoux et super flic.
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