Il fallut que l'école reçoive un don considérable pour que le Père Quinney accepte de me laisser jouer. Le Père Leboutilier m'accompagnait aux entraînements et aux matchs dans le vieux break que les sœurs utilisaient pour leurs courses.
"Ça me fait un drôle d'effet, dis-je un jour.
— Quoi, Saul ? demanda le Père.
— Le jeu.
— Comment ça ?
— Je ne sais pas. Ça me fait un peu peur de jouer en ville tout le temps. Comme s'ils attendaient de moi quelque chose que je ne sais pas être.
— Ils attendent que tu sois un bon joueur de hockey.
— Ouais. Mais j'ai l'impression qu'ils veulent davantage.
— Comme quoi, Saul ?
— Je ne sais pas. Je crois que c'est ça qui me fait peur."
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