Pour le gourmet pervers, plus l’espèce est en danger, meilleure est la viande. Et si vous vous mettez vous-même en danger en mangeant, là, vous êtes vraiment sur la bonne voie. D’ailleurs, pourquoi n’iriez-vous pas vous joindre à tous ces jeunes gens irritables qui font la queue devant les boutiques de quartier ou les camionnettes en fin de soirée dans l’espoir d’obtenir un kebab ou un seau de cuisses de poulet grillées ? Si la tambouille ne vous tue pas, les bagarres dans la file d’attente s’en chargeront.
Acheter des chaussures de sport hors de prix et trottiner dans les rues de la capitale comme un retraité qui essaie de ne pas rater son bus soit un bon indicateur de valeur. Selon moi, tout ce que le marathon nous apporté de bon, c’est le film Marathon Man. Il est excellent. Je vous le recommande mais il va de soi que vous avez le droit de ne pas le regarder. Il n’est qu’excellent, après tout.
Une voiture moderne peut monter à 150 d’un simple tressautement involontaire du genou droit.
Mais rouler « à fond la caisse » était autrefois quelque chose dont on n’était pas peu fier ; un peu comme de perdre sa virginité. Voir l’aiguille atteindre 150 faisait tellement peur qu’on en faisait trembler son volant. Aujourd’hui, l’objectif est sûrement 200 ; c’est le progrès, je suppose.
C’est nul ! est la riposte idéale à tous ceux qui cherchent à nous imposer des expériences géniales et enrichissantes qui ne se représenteront jamais plus. Il en émane juste la bonne quantité d’ignorance et d’étroitesse d’esprit pour leur faire péter les plombs. Mais, en vérité, il n’y a aucune ignorance ici. Je pense que nous savons parfaitement où ces gens veulent en venir.
Le problème avec les monuments antiques, c’est que tout le monde ne tient pas compte de leur valeur historique. Il suffit de voir le Parthénon, à Athènes, qui fut un jour l’équivalent de Notre-Dame. Aujourd’hui, de près, il ressemble à un entrepôt de munitions mal entretenu.
Il y a assez de bonnes choses simples à manger pour ne pas risquer de se rendre malade au nom de l’expérimentation. C’est comme le foot, si on est incapable de marquer un but, on ne joue pas. C’est comme ça qu’on s’en sort.
On n’est pas obligé de vivre sous une tente. Il existe des maisons et des appartements spécialement conçus pour que des gens puissent habiter dedans. Le camping ne m’a jamais attiré, mis à part que ça ne revient pas cher – ça, ça me plaît – et qu’on peut en faire dans son propre pays. Cependant, même si l’on tient vraiment à se compliquer la vie en vivant quelque part où il n’y a ni eau courante ni électricité, pourquoi faut-il que le montage de la tente soit si laborieux ? Même les Amérindiens ne vivent plus sous la tente.
Les Maldives, c’est le genre de destination de vacances dont les gens ne parlent que pour rendre jaloux ceux qui ne peuvent pas y aller (à l’exception de ceux qui ne savent pas nager).
Le bonheur ne consiste pas à tout faire, tout avoir ou tout voir. Il consiste probablement à obtenir ce que l’on veut, mais le secret est de commencer par ne pas en vouloir trop.
On trouve dans les journaux ou les magazines des articles dans lesquels on apprend à faire croire qu’on connaît certains grands auteurs et qu’on a lu leurs œuvres, mais il nous faut dire non à ce genre de choses. C’est jouer le jeu des snobs de la littérature ; un peu comme si l’on portait de la fausse fourrure – on n’a tué aucun animal mais on admet que la peau d’une bête morte est esthétique.